En huit ans, ils sont parvenus à complètement décrédibiliser la politique. Parlant trop et trop souvent, disant tout et son contraire, beaucoup de politiciens semblent peu se soucier de leur discours et de sa véracité.
Entre ceux qui promettent la lune, ceux qui insultent et fulminent Ă tout va, ceux qui piquent des crises et ceux qui sont dans la volte-face, l’opinion est bien servi en guignols de tout poil.
Plus grave, certains politiciens vous mentent les yeux dans les yeux, racontent les lubies qui leur passent par la tĂŞte et peuvent, Ă l’instar du sinistre Slim Riahi, risquer la prison pour flagrant dĂ©lit d’affabulation.
Menteur compulsif, Slim Riahi est parvenu à tromper un pays entier. Il faut dire que la vénalité légendaire de nombreux Tunisiens était pour beaucoup dans sa résistible ascension.
L’histoire, demain, nous expliquera comment un affabulateur s’est retrouvĂ© Ă la tĂŞte d’un parti politique, reprĂ©sentĂ© au Parlement, Ă la prĂ©sidence d’une prestigieuse association sportive et, aujourd’hui, au secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral d’un parti dont il achève la descente aux enfers.
Slim Riahi n’est pas le seul mythomane dans notre paysage politique. Loin de lĂ car ils se comptent par dizaines dans un microcosme qui continue de fuir en avant.
Le cas de Hechmi Hamdi est en effet tout aussi rĂ©vĂ©lateur de la candeur d’une certaine partie de notre opinion publique.
Promettant soins et transports gratuits, ce tribun doublĂ© d’un manipulateur hors pair est parvenu en 2011 Ă hisser son parti Ă la troisième position lors des Ă©lections de l’AssemblĂ©e constituante.
Cas tout aussi pathologique que celui de Slim Riahi qui a promis Ă ses auditoires monts et merveilles, Hechmi Hamdi dispose d’une tĂ©lĂ©vision pour diffuser ses lubies et sa diarrhĂ©e verbale. Si ce n’est pas de la mĂ©galomanie que de consacrer Ă son auto-promotion des heures et des heures d’antenne, qu’on m’explique ce que c’est !
Les exemples abondent de ces cas qui semblent marquĂ©s par des pathologies Ă©videntes. L’immense Mohamed Moncef Marzouki, que le monde doit nous envier, n’est-il pas de la mĂŞme eau ? Le prĂ©sident provisoire s’Ă©tait en effet signalĂ© par ses Ă©carts et sa volontĂ© de puissance Ă maintes reprises, nous invitant ainsi Ă mesurer sa mĂ©galomanie.
Bien d’autres cas pourraient ĂŞtre Ă©voquĂ©s mais ceux que nous avons mentionnĂ©s se caractĂ©risent par leur exemplaritĂ©. En effet, ils concernent des chefs de partis ayant brassĂ© les foules et les milliards pour lentement disparaĂ®tre.
En soi, ce retrait progressif des tribuns, populistes et autres affabulateurs notoires souligne de petits progrès et l’Ă©mergence d’un nouveau personnel politique.
Ce qui, d’autre part, est avĂ©rĂ©, c’est que nul ne regrettera les histrions hĂ©ritĂ©s des soubresauts rĂ©volutionnaires. Car, pour Riahi et consorts, leur place est soit Ă l’asile (pour leurs pathologies dĂ©lirantes) soit en prison (pour ceux qui ont commis mĂ©faits et manipulations coupables) mais surtout pas aux responsabilitĂ©s.

