Pendant longtemps, qui disait un repas Ă La Goulette disait un repas chez Bichi ! Le nom de ce restaurateur a en effet constituĂ© un pan de la lĂ©gende de la ville balnĂ©aire jusqu’au dĂ©but des annĂ©es 1970.
Les plus jeunes, ceux qui ont connu le restaurant Bichi sur le tard, ne savent pas qu’Ă l’origine, il ne s’agissait que d’un simple grill.
Installé sur le trottoir, Bichi officiait en personne pour les grillades et les fritures.
On venait chez lui pour un poisson grillé ou bien un complet poisson frit, servi avec un œuf.
Quant au plat du jour, quand il y en avait un, il Ă©tait cuisinĂ© Ă la maison et arrivait dans une grande casserole qu’on gardait sur le feu.
Il était en effet de tradition que les propriétaires de restaurants populaires à la Goulette fassent leur bkaila ou leurs akods à la maison.
Victime d’un accident de voiture, Bichi père eut pour successeur son fils Ange puis ce sera la famille Karaouli qui reprendra le restaurant.
Ange avait bien tenté une expérience similaire en France mais le projet fera long feu.
Quant aux Karaouli, ils renommeront le restaurant « Au Vert Galant (Ex-Bichi ») et cette enseigne survivra jusqu’aux annĂ©es 1970.
Ce nom a une histoire. En effet, les Karaouli étaient associés avec Paparone et tenaient à Tunis, sous les arcades, un café nommé « Au Vert Galant » et transposeront cette appellation à La Goulette.
Un demi-siècle plus tard, nul n’a oubliĂ© le nom de Bichi dont les deux syllabes continuent Ă se confondre avec la tradition des tables goulettoises.
