Toute la région de Zaghouan, Bir Halima, Smindja, Mograne et du Fahs a longtemps été le domaine des agriculteurs italiens.
Travaillant sur de petites exploitations agricoles, il avaient défriché et cultivé cette vallée dominée par le Djebel Zaghoaun et ses 1295 mètres.
La plupart repartiront vers la France ou l’Italie malgrĂ© des racines ancestrales dans cette rĂ©gion qu’ils ont contribuĂ© Ă mettre en valeur sur des gĂ©nĂ©rations.
En effet, certaines familles italiennes Ă©taient installĂ©es ici depuis la fin du dix-huitième siècle, comme c’Ă©tait d’ailleurs le cas dans le Cap-Bon et autour de Tunis et Bizerte.
En mai 1964, une page d’histoire humaine s’Ă©tait alors refermĂ©e sur la prĂ©sence des agriculteurs italiens expropriĂ©s par dĂ©cret et poussĂ©s ensuite Ă quitter le pays.
Dans cette vaste région, Pont-du-Fahs faisait office de gros bourg agricole et aussi de gîte touristique étant donné la proximité de Thuburbo Majus.
Ce nom de Pont-du-Fahs est dĂ» au pont qui traverse oued Miliane. On raconte que lors des grandes Ă©pidĂ©mies de peste et de cholĂ©ra qui s’abattirent sur le Tunis du dix-neuvième siècle, un point de contrĂ´le mĂ©dical avait Ă©tĂ© installĂ© sur le pont.
Cela permettait après auscultation, de retenir les personnes qui auraient les symptômes de ces graves maladies.
En effet, le nom Pont-du-Fahs qui en arabe est traduit par « Qantarat el Fahs » signifie littĂ©ralement « le pont de l’auscultation mĂ©dicale ».
Moins anecdotique, une autre explication de l’origine du nom nous est donnĂ©e par l’appellation « Fahs er Riah » qui dĂ©signe la vaste plaine environnante qui s’Ă©tend Ă l’est.
Occupée par les Allemands pendant la Deuxième guerre mondiale, la ville que nous appelons désormais tout simplement El Fahs, a été libérée en 1943 par les Alliés.
L’arrière-pays y est magnifique, avec des beautĂ©s naturelles et de nombreuses ruines romaines.
C’est non loin que se trouvent les vestiges des antiques citĂ©s de Giufi (Bir Mchargua) ou Zucchara (Bent Saidane). C’est ici aussi que l’on dĂ©couvre Ain Jouggar, la source qui alimenta l’aqueduc de Carthage.
Les sources sont nombreuses dans cette rĂ©gion, Ă l’image de Ain Smara ou Ain Mdeker qui se trouve sur le site de l’antique Mediccera oĂą subsistent quelques ruines romaines et byzantines.
Les routards apprĂ©cieront particulièrement l’itinĂ©raire qui relie El Fahs Ă Enfida. On y passe par Saouaf en traversant de superbes vallĂ©es et en ayant une pensĂ©e pour les gĂ©nĂ©rations d’Italiens qui ont vĂ©cu dans cette rĂ©gion.
