Qui se souvient encore de Jacques Guiauchain ? Et pourtant, cet architecte a sillonnĂ© aussi bien la Tunisie que l’AlgĂ©rie pour y installer des unitĂ©s hĂ´telières qui devaient contribuer Ă la promotion d’un tourisme d’hivernage vers l’Afrique du nord.
C’Ă©tait du temps de la Compagnie maritime française, la GĂ©nĂ©rale Transatlantique, qui prĂ©voyait de recouvrir la rĂ©gion d’hĂ´tels d’Ă©tapes afin de dĂ©velopper le tourisme intĂ©rieur voire lancer des rallies automobiles.
C’est dans cet esprit que Guiauchan se lança dans la construction du Transatlantique de Tunis dans un style mixte qui combinait les Arabisances de la première gĂ©nĂ©ration avec l’essor alors triomphant de l’Art dĂ©co.
A grand renfort de panneaux de cĂ©ramique et de calligraphies inspirĂ©es des lettres arabes, l’architecte allait donner vie Ă son ouvrage en 1928 et Ă©difier un immeuble de cinq Ă©tages dont l’allure n’a pratiquement pas changĂ© depuis un siècle.
SituĂ© entre l’avenue de Carthage et la rue de Serbie, le Transatlantique avait trouvĂ© un emplacement idĂ©al, entre la municipalitĂ©, le Tunisia Palace et le casino.
A chaque passage, c’est tout un monde qui resurgit: celui des hĂ´tels du dĂ©but du vingtième siècle dont quelques uns existent encore Ă l’image du Majestic, du Carlton ou de la Maison DorĂ©e.Avec sa façade caractĂ©ristique, le Transatlantique se souvient de cette Ă©poque et continue Ă tĂ©moigner d’un faste architectural qui se dĂ©cline dans tous les recoins de l’Ă©difice.
Avec son unique Ă©toile, il reçoit aujourd’hui une clientèle plus modeste, dans un quartier qui s’est grandement dĂ©prĂ©ciĂ©. Il n’en reste pas moins que la lĂ©gende demeure et se souvient des riches heures d’un des plus anciens hĂ´tels de la capitale.
