Hamza Souibdi garde toujours son sourire pĂ©tillant: probablement celui de l’apprenti qu’il fut, il y a plus de soixante ans, lorsqu’il arriva au souk des kbabjias.
A l’Ă©poque et jusqu’Ă une date relativement rĂ©cente, ce souk des passementiers qui se trouve Ă la confluence de la Berka et de souk Ettrouk, Ă©tait dominĂ© par les commerçants juifs.
Seules trois ou quatre boutiques, témoigne Souibdi, étaient tenues par des artisans musulmans.
En ce temps, alors qu’il faisait ses premiers pas dans les souks, il apprendra les rudiments du mĂ©tier et les mille et un secrets de la soie et des tissus nobles.
Dans le temps, il voyagea à Lyon et Saint-Etienne pour y acheter du matériel moderne et performant mais hormis cela, il a passé toute sa vie dans les souks de Tunis dont il est désormais le doyen des artisans.
A 90 ans accomplis, il est toujours le même: assis sur le seuil de sa minuscule échoppe, entouré de fils de soie et de laine, poursuivant inlassablement sa tâche.
Affable, la mémoire infaillible, Hamza Souibdi sait, comme nul autre, raconter les riches heures des souks de Tunis.
L’Ă©couter est un bonheur pour ceux qui s’intĂ©ressent Ă la vie quotidienne d’antan ainsi qu’aux arts et mĂ©tiers de la tradition.
C’est que cet homme, nĂ© en 1926, est un vĂ©ritable trĂ©sor vivant Ă l’image de nombreux aĂ®nĂ©s qui portent le savoir et la mĂ©moire d’un siècle entier…
