Ne cherchez pas Porto Farina sur vos cartes routières. Ce nom n’existe plus depuis longtemps et a Ă©tĂ© remplacĂ© par celui de Ghar el Melh.
La petite bourgade assoupie se trouve Ă une quarantaine de kilomètres de Tunis et fait partie d’un rĂ©seau de villages cĂ´tiers qui vont jusqu’Ă El Alia, MĂ©tline et Ras Jebel.
D’oĂą provient le nom de Porto Farina ? Rares sont ceux qui le sauraient. On en est rĂ©duit Ă des conjectures : y eut-il un Farina qui aurait donnĂ© son patronyme au port ? Etait-il Andalou comme le veut la lĂ©gende ? A-t-il rĂ©ellement vĂ©cu ou son existence n’est-elle qu’une vue de l’esprit ?
Ici, un lac communique avec la mer par une passe d’une cinquantaine de mètres. Cette anse servira de refuge aux corsaires qui Ă©cumaient la MĂ©diterranĂ©e dès la fin du quatorzième siècle.
Ces corsaires attaquaient les flottes chrétiennes, capturaient des prisonniers dont les plus riches seront rendus contre rançon alors que les autres étaient réduits en esclavage.
Il étaient fréquent que ces captifs abjurent leur foi pour commencer une seconde vie dans la foi musulmane et finir leurs jours comme agriculteurs ou artisans.
Ainsi, les corsaires venaient se rĂ©fugier dans les eaux tranquilles du lac de Porto Farina. C’est l’un d’eux qui construira un modeste port et un fort au dix-septième siècle.Par la suite, le port prendra une importance capitale et deviendra celui de Tunis jusqu’Ă la fin du dix-huitième siècle.
EnsablĂ©, il sera supplantĂ© par la Goulette et abandonnĂ© malgrĂ© les nombreux ouvrages dĂ©fensifs qui s’Ă©taient Ă©difiĂ©s Ă sa proximitĂ©.
Aujourd’hui, il ne reste de ce port que les arcades qui le bordent et la structure massive des forts du passĂ©. En ces lieux, seul un petit port de pĂŞche et ses barques multicolores Ă©voquent le passĂ© maritime d’un village Ă©galement tournĂ© vers l’agriculture et le tourisme.
