Si notre rue Jemaa Zitouna a portĂ© pour un temps la dĂ©nomination de rue de l’Eglise, c’Ă©tait pour marquer la prĂ©sence dans cette artère qui mène de Bab Bhar Ă la Kasbah, de la paroisse Sainte-Croix.
Cette Ă©glise dont les origines remontent au dix-septième siècle a Ă©tĂ© inaugurĂ©e en 1837 et a eu une longue pĂ©riode d’activitĂ© qui a durĂ© jusqu’en aoĂ»t 1964.
A cette date, l’Ă©glise Sainte-Croix avait fermĂ© ses portes suite au Modus vivendi signĂ© entre le Vatican et la Tunisie devenue indĂ©pendante six annĂ©es auparavant.
L’histoire de cette Ă©glise est riche de mille pĂ©ripĂ©ties et son emplacement en faisait le coeur du Quartier franc, le lieu de rĂ©sidence des colonies europĂ©ennes dans les murs de la mĂ©dina de Tunis.
L’Ă©glise Sainte-Croix, après sa fermeture, a servi de local pour des services municipaux et son presbytère a Ă©tĂ© mis Ă la disposition de compagnies théâtrales. De plus, quelques espaces commerciaux d’artisanat se sont aussi installĂ©s pour un temps dans ce presbytère.
Depuis quelques annĂ©es, ce dernier fait l’objet d’une restauration en profondeur afin de le transformer en Centre mĂ©diterranĂ©en des Arts appliquĂ©s.
Les travaux sont dĂ©sormais achevĂ©s et l’ancien presbytère flambant neuf reviendra prochainement Ă la vie et aux activitĂ©s culturelles et touristiques.
Ateliers, salles d’exposition, espaces ouverts viennent de voir le jour Ă l’ombre du clocher historique de l’ancienne Ă©glise qui, pour la petite histoire, avait accueilli un hĂ´pital sur son emplacement.
En effet, c’est sur le futur emplacement de l’Ă©glise Sainte-Croix que s’Ă©tait Ă©tabli en 1720, l’hĂ´pital ouvert par les Trinitaires espagnols Ă Tunis.
Cet hĂ´pital restera en activitĂ© un siècle durant puis fermera ses portes en 1818, suite au dĂ©part des religieux espagnols. L’Ă©glise Sainte-Croix sera ensuite Ă©tablie sur son emplacement.
Nos photos, si elles ne font qu’Ă©voquer cette histoire sĂ©culaire, ne vous invitent pas moins Ă dĂ©couvrir les nouveaux atours du presbytère rĂ©novĂ© et la beautĂ© de ce clocher qui surmontait l’Ă©glise et continue Ă rayonner.
Crédit photos : Hatem Bourial