Ces fenĂȘtres devant lesquelles je passe quotidiennement sont devenues des mĂ©taphores de ce que sont devenues nos vies depuis qu’au nom d’une religion trahie, des apprentis sorciers se sont emparĂ©s de la promesse rĂ©volutionnaire.
Non content de nous avoir fourvoyĂ© dans des impasses, tentĂ© de mettre Ă genoux l’Etat tunisien nĂ© du mouvement national, ces illusionnistes s’attaquent dĂ©sormais Ă nos rĂȘves, aux espoirs de toute une jeunesse et au projet dĂ©mocratique tunisien.
En voyant ces fenĂȘtres bouchĂ©es, ces horizons rognĂ©s, je ne peux m’empĂȘcher de penser que notre pays est plein de fenĂȘtres, qu’il est ouvert sur le large, que ses portes et fenĂȘtres ont toujours Ă©tĂ© hospitaliĂšres.
En voyant ces fenĂȘtres, je ne peux m’empĂȘcher de tisser des mĂ©taphores, de penser qu’une dictature a d’abord construit des barreaux avant qu’un autre projet idĂ©ologique ne vienne encastrer les barreaux dans du ciment, aliĂ©nant tout espoir d’horizon ou de lendemains qui chantent.
De mĂȘme, je ne peux m’empĂȘcher de penser que nous sommes aujourd’hui, ces traces sur les murs, ces graffiti encore informes, qui se cherchent et qui se trouveront.
Quelque soit l’Ă©paisseur des murs ou le calibre des barreaux, il s’agit toujours de lutter, avancer, rĂ©sister. C’est pour cela que ces murs, ces barreaux, ces goulags ne sauraient ĂȘtre insurmontables ni infranchissables. Une seule condition: avoir la foi que toutes les utopies se dissolvent dans l’action et ne jamais baisser les bras…
Ce ne sont que des mots, je le sais, mais lorsque les vents sont contraires et les usurpateurs arrogants, certaines vĂ©ritĂ©s mĂ©ritent d’ĂȘtre rappelĂ©es et en gĂ©nĂ©ral, ça va mieux en les disant !