Je ne sais pas si vous l’avez remarquĂ©: plusieurs plaques de rues ont disparu dans la mĂ©dina et dans plusieurs quartiers de Tunis.
En gĂ©nĂ©ral, ces plaques en Ă©mail dont certaines remontent au dĂ©but du siècle disparaissent lorsqu’un riverain les Ă´te pour repeindre une façade.
Mais, elles sont aussi volĂ©es par des inconnus qui les revendent Ă des antiquaires ou des collectionneurs en quĂŞte d’insolite. Je ne vais pas vous faire l’inventaire des plaques de rues disparues. Mais sachez que le phĂ©nomène est en train de s’Ă©tendre, surtout dans la mĂ©dina.
Du coup, je me suis mis Ă photographier les plaques de rue que je trouve les plus intrigantes voire les plus « culturelles ». Hier, je vous invitais Ă dĂ©couvrir la rue des Eunuques et aujourd’hui, je vous propose une petite promenade dans ce mĂŞme quartier Ă la rencontre de la rue du Pain.
Cette plaque retient mon attention car d’abord, elle est d’un modèle plutĂ´t rare. Observez et vous verrez que très peu de plaques dans nos villes sont dans ce style.
Ensuite, elle est plutĂ´t insolite car il n’y a pas de boulangerie dans le coin mais deux hammams (Mormi et Guerrich), quelques menuisiers et des remises oĂą sont gardĂ©s des bĂ©liers de combat.
D’oĂą peut bien provenir cette appellation? Comment ne pas la relier par exemple Ă la rue du Foie? Existerait-il dans un recoin inconnu de Tunis une rue du Couscous? Ou bien une rue du Sel, du Sucre ou de l’Eau?
Je ne sais. Et je sais seulement que ce pain indicateur invite à la poésie et au sens des maximes silencieuses qui sont le pain  quotidien du chroniqueur.
Tunis est un dédale de sens, un espace infini, mon labyrinthe du désir..
