Rue de Rome, Ă Tunis, l’enseigne est toujours lĂ et annonce en lettres fanĂ©es l’existence d’une Ă©cole. Il faut lever la tĂŞte pour voir ce panneau qui est lĂ depuis des dĂ©cennies.
L’Ă©cole Sitbon a longtemps constituĂ© un Ă©tablissement de formation Ă la comptabilitĂ©, la stĂ©nographie et la dactylo. Beaucoup de jeunes filles venaient y parfaire leur formation avant de se lancer Ă la recherche d’un emploi.
Elles Ă©taient nombreuses ces Ă©coles et beaucoup y ont tout appris que ce soit dans le domaine de l’organisation ou dans ceux de la coupe et couture ou encore de la coiffure.
L’Ă©cole Sitbon est ainsi demeurĂ©e une rĂ©fĂ©rence et aussi le label d’une Ă©poque oĂą les enseignes Ă©taient un reflet de la diversitĂ© d’un pays avec ses tailleurs italiens, ses bouchers maltais et tous les autres artisans du cru qu’ils soient juifs ou musulmans.
Passer devant cette Ă©cole, revoir ce petit panneau de rien du tout, entrer dans l’immeuble et y trouver un second panneau: autant de gestes qui font renaĂ®tre une Ă©poque rĂ©volue.
De ce temps lĂ demeurent dans ces mĂŞmes parages la Parisienne et ses gâteaux secs, la fameuse boutique de Simone Puck, les limonadiers d’antan, la synagogue de la rue de la Loire, le cercle de Jo Guez et tant d’autres bribes qui, conjuguĂ©es au passĂ© recomposĂ©, font toutes les nostalgies d’une ville…
