La médina de Tunis regorge de sanctuaires et de lieux oubliés disséminés un peu partout dans la ville.
C’est le cas de la zaouia de Sidi Bektach qui se trouve au sein du divan ottoman, aujourd’hui devenu une bibliothĂšque publique.
Cette zaouia est un sanctuaire des plus spartiates, avec simplement un catafalque, marquant symboliquement la sépulture de Sidi Bektach.
Pour comprendre la prĂ©sence de ce mausolĂ©e en ces lieux, il faut revenir Ă l’origine du corps des Janissaires, cette Ă©lite de l’infanterie ottomane.
Selon la lĂ©gende, Orhan Ghazi, second sultan ottoman, se serait rendu Ă la confrĂ©rie de Haci Bektas Veli pour lui demander une bĂ©nĂ©diction avant de fonder ce nouveau corps d’armĂ©e.
Le saint personnage aurait alors proposé de nommer ce corps « Yeniçeri » qui donnera le terme français de « janissaire ».
Ces soldats ottomans qui formeront la nouvelle milice Ă©taient ainsi parrainĂ©s par le mouvement bektachi, une confrĂ©rie religieuse qui a fortement influencĂ© la vie spirituelle de l’Ă©lite turque.
Haci Bektach Veli, de son vrai nom Mohamed Bektach, est ainsi le fondateur de cette confrĂ©rie. NĂ© au Khorassan, il est considĂ©rĂ© comme le propagateur de l’Islam en Anatolie et aux Balkans.
D’ailleurs, l’Agha des Janissaires, leur commandant suprĂȘme, Ă©tait membre Ă part entiĂšre de la confrĂ©rie Bektashi.
De cette confrĂ©rie, il ne reste plus en Tunisie que cette zaouia, mausolĂ©e symbolique Ă©rigĂ© en reconnaissance Ă Sidi Bektash…
