Que faisiez-vous le 11 dĂ©cembre 1977 ? Ce jour-lĂ , la Tunisie affrontait l’Egypte dans un match capital dont le vainqueur irait en Argentine.
A l’aller, les Egyptiens l’avaient emportĂ© sur le score de 3 Ă 2. Les buts marquĂ©s Ă l’extĂ©rieur par Ben Aziza et Akid permettaient Ă la Tunisie d’entretenir un espoir lĂ©gitime dans l’attente du match retour.
Ce jour de dĂ©cembre, le stade d’El Menzah Ă©tait archi-comble, plein comme un Ĺ“uf, selon l’expression consacrĂ©e.
Le onze de Abdelmajid Chetali avait fière allure avec Attouga dans les bois et une dĂ©fense qui, souvent, allait chercher les arrières adverses. Dhouib et Kaabi virevoltants sur les ailes, Gasmi et Kamel impĂ©riaux dans l’axe.
Un milieu exceptionnel garnissait l’entre-jeu avec les trois artistes que sont Agrebi, Ghommidh et Tarek. L’attaque crachait le feu avec deux dribbleurs, Temime et Limam, et un finisseur hors pair, le longiligne Akid.
Le match s’emballa très vite et dès le quart d’heure de jeu, le gardien Ă©gyptien encaissa un premier but signĂ© Akid. Peu avant la mi-temps, Temime inscrivit un second but et au retour des vestiaires, Ben Aziza entrĂ© en cours de jeu alourdit la note.
Le match Ă©tait pliĂ© et la galerie allait connaĂ®tre une joie indescriptible. Aux anges, le public d’El Menzah cĂ©lĂ©brera le quatrième but, celui de Labidi, lui aussi entrĂ© en cours de jeu.
Les Egyptiens parviendront Ă sauver l’honneur dix minutes avant la fin de la rencontre mais ce but passa presque inaperçu dans un stade en plein dĂ©lire.
La Tunisie était en coupe du monde ! La Tunisie ira en Argentine ! La Tunisie avait chassé le signe indien qui la poursuivait !
JournĂ©e inoubliable, historique, glorieuse… Quelques semaines plus tard, toutefois, la fin de règne de Bourguiba prenait un tournant sanglant: le 26 janvier 1978 deviendra Ă jamais le Jeudi noir du mouvement social tunisien, rĂ©primĂ© dans le sang et la fureur…

