Comme toutes les grandes mĂ©tropoles de l’AntiquitĂ©, Carthage avait plusieurs Ă©quipements de nature culturelle et sportive.
Le théâtre en hĂ©micycle sert encore pour les festivals de l’Ă©tĂ© alors que le fameux OdĂ©on a disparu de puis la fin des temps antiques.
Cet odĂ©on avait Ă©tĂ© construit au troisième siècle et nous n’en connaissons aujourd’hui que l’emplacement.
Pour les jeux et les sports, Carthage avait son amphithéâtre ( que nous pouvons encore visiter aujourd’hui) qui abritait les combats de gladiateurs.
De mĂŞme, Carthage disposait d’un stade et d’un cirque dont les traces ne sont plus visibles mais restent connues des archĂ©ologues.
Ainsi, les photos aĂ©riennes permettent de repĂ©rer le site du stade de Carthage, ce lieu qui accueillait les courses Ă pied et les compĂ©titions athlĂ©tiques et qui se trouverait cent mètres au sud de l’amphithéâtre.
De mĂŞme, le cirque de Carthage est voisin de l’amphithéâtre mais ses vestiges ne sont plus visibles. FouillĂ© par les archĂ©ologues de l’UniversitĂ© de Georgie au dĂ©but des annĂ©es 1980, ce cirque de Carthage accueillait les courses de chars et la capacitĂ© de ses gradins atteignait les 70.000 places.
En taille, ce cirque n’Ă©tait surpassĂ© que par celui de Rome. Malheureusement, il semble qu’une partie du site de ce cirque ait Ă©tĂ© transformĂ©e en dĂ©pĂ´t de sable et gravier par un commerçant en matĂ©riaux de construction.
De plus, de nombreux gravats sont répandus sur les lieux qui longent ce qui fut le Décumanus Maximus de Carthage, la voie principale dans la ville antique.
Doit-on assister silencieusement Ă la transformation de l’aire du cirque en dĂ©charge? Doit-on Ă©galement taire les constructions illĂ©gales de demeures sur les sĂ©pultures antiques ?
Des questions qui reviennent sans arrêt devant les dégâts et les incivilités qui se répètent sans réaction notable des autorités.
L’Association des amis de Carthage vient de lancer une nouvelle alerte. Restera-t-elle encore une fois lettre morte face Ă nos dĂ©missions et autres renoncements ?
La dignitĂ© est pourtant une et indivisible et ne saurait devenir Ă©lastique en fonction des urgences et des indignations. IndĂ©niablement, nous sommes collectivement fautifs, au point oĂą les lanceurs d’alerte deviennent inaudibles au milieu des avalanches de futilitĂ©s mĂ©diatiques qui dĂ©tournent notre attention encore et toujours.
Le cirque de Carthage – mĂŞme invisible Ă nos yeux profanes – ne vaudrait-il pas une mobilisation ? Ou alors serions-nous condamnĂ©s Ă rester les victimes consentantes et dĂ©missionnaires de tous ces nouveaux cirques qui nous encerclent ?
