On atteint Haidra par la route de Kalaa Khasba qui conduit Ă ce village situĂ© Ă environ 900 mètres d’altitude, au coeur de la steppe tunisienne.
A l’origine, l’antique Amaedara Ă©tait une station stratĂ©gique sur la route Carthage-ThĂ©veste. Cette dernière n’est que l’actuelle Tebessa en AlgĂ©rie.
C’est ici que la troisième lĂ©gion Auguste avait sa base pour mener sa mission de surveillance des confins sud de la Provincia Africa. Et c’est ici qu’une colonie de vĂ©tĂ©rans romains a Ă©tĂ© Ă©tablie Ă la fin du premier siècle.
La cité de Amaedara fut de nouveau une base militaire lorsque Justinien y construisit une citadelle byzantine.
Cette forteresse fut longtemps utilisĂ©e et perdura jusqu’au dix-neuvième siècle quand il fut question de la reconstruire afin de protĂ©ger les frontières de la RĂ©gence de Tunis.
Une visite de Haidra permet de retrouver bien des vestiges Ă commencer par ceux d’un cimetière romain dont les tombes se trouvent le long de la voie antique.
Haidra est pleine de surprises: une Ă©glise byzantine Ă trois nefs, les fondations encore visibles d’un théâtre, plusieurs mausolĂ©es relativement bien conservĂ©s, les soubassements d’un capitole et un Ă©difice Ă auges qui servit de grenier ou d’Ă©curie.
Remarquable, l’arc de triomphe fut dĂ©diĂ© Ă Septime SĂ©vère en 195. A peu près intact, il jouxte un fortin byzantin.
Longtemps, la basilique qui se trouve non loin, gardait des reliques de Saint-Cyprien que dĂ©posa ici l’Ă©vĂŞque Melleus au sixième siècle.
La citadelle byzantine domine le site. Elle atteignait dix mètres de haut et avait été construite autour de 550.
Peu connu, le site de Haidra mĂ©riterait plus qu’un dĂ©tour pour dĂ©couvrir les textures de la Tunisie romaine et byzantine.
HB
