Lorsque je quitte Tataouine, mes pas me conduisent toujours vers l’ouest, Ă travers une steppe minĂ©rale dominĂ©e par des massifs qui, dans mon esprit, ont toujours Ă©voquĂ© le Nevada et l’Arizona des westerns…
Le chapelet des ksours
Lorsque je quitte Tataouine, je prends parfois la route qui mène Ă Beni Barka et ses ghorfas. D’autres fois, je me dirige vers Chenini mais, souvent, je prĂ©fère d’abord me rendre Ă l’extraordinaire Ksar Ouled Debbab qui, malgrĂ© les injures du temps et les affres de la modernisation, demeure l’un des plus majestueux complexe de ghorfas.
Dans tous les ksours de cette rĂ©gion, les ghorfas sont parĂ©es de dĂ©dicaces pieuses, d’empreintes de mains ou de pieds. Et ce qui me fascine toujours le plus, ce sont ces portes en planches de palmier assemblĂ©es par des branches d’olivier…
Les femmes de Douiret, gardiennes de la tradition amazigh
Non loin de Ksar Ouled Debbab se trouve Douiret et ses jbaliya, Douiret et son ksar au sommet de la falaise, Douiret et ses demeures excavées dans le roc.
Douiret est longtemps restĂ© l’un des rares villages oĂą les mères ont appris Ă leurs enfants l’amazigh avant qu’ils n’aillent Ă l’Ă©cole y apprendre l’arabe. Femmes de Douiret, maitresses de la langue et des haiks de couleur rouge dont les motifs gĂ©omĂ©triques se confondent avec la nuit des temps…
La route de Chenini est ensuite d’une beautĂ© incomparable. Dans une gorge encaissĂ©e, le village surgit de loin, Ă©voquant une ville fortifiĂ©e en ruines, hĂ©rissĂ©e de gigantesques cavernes.
De Chenini Ă Guermessa
Chenini est en effet construite dans les parois abruptes d’un cirque de montagne. Maisons creusĂ©es dans le roc; mosquĂ©es anciennes Ă la blancheur immaculĂ©e, huileries primitives et ghorfas abandonnĂ©es…
Je poursuis ma route. Cap maintenant sur Guermessa en passant par Ras el Ain, un ksar au pied du djebel Tlalett. Ici, j’ai toujours rendez-vous avec l’histoire antique car le mot « Tlallet » conserve le nom antique de Talalati, l’un des postes du limes Tripolitanus des Romains.
Le limes romain et sa ligne fortifiée
Cette ligne fortifiĂ©e qui constituait le limes des Romains se dĂ©ployait de Gabès jusqu’Ă Tripoli et formait une frontière protĂ©gĂ©e devant les incursions des nomades. Non loin de Ras el Ain, un castellum antique prĂ©sente ses vestiges datant du quatrième siècle. Plus loin encore, la route mène Ă Ksar Ferch et ce qui reste de son rĂ©seau de ghorfas.
Guermassa enfin ! Une falaise dominĂ©e par deux pitons rocheux portant une mosquĂ©e, un Ă©peron qui s’avance dans la plaine…
Tribus zenata et greniers-forteresse
Le voyage s’achève ici avec plusieurs promesses qui rĂ©vĂ©leront les beautĂ©s de Ksar Degra, Beni Barka et son immense grenier-forteresse, Maztouriya et les ksour des puissantes tribus zenata, Tamelest au nom nimbĂ© de mystère puis Ksar Ouled Chehida et Ksar Sedra ponctueront la route jusqu’au majestueux Ksar Ouled Soltane…
HB
