Depuis quelques mois, la Bibliothèque diocésaine (BD) de Tunis accueille un cycle de rencontres autour de Saint-Augustin.
Intitulées « Connaissance de Saint-Augustin », ces rencontres font suite à un premier cycle ayant trait aux sources et héritages latins de Tunisie.
Un festin intellectuel à la Bibliothèque diocésaine
Dans les deux cas, le père Marc LĂ©onard et Nadia Djellouli Chauvin, l’animatrice de la bibliothèque de la rue Sidi Saber, m’ont fait l’amitiĂ© de me confier la construction et la modĂ©ration de ces cycles de rĂ©flexion.
Je le fais donc en simple lecteur Ă la curiositĂ© que je souhaite contagieuse, doublĂ© d’un latiniste de la bonne vieille section des lettres classiques du lycĂ©e Carnot de Tunis.
Si le premier cycle ayant essentiellement eu lieu en 2014 nous avait permis d’aller Ă la rencontre de Terence, ApulĂ©e ou Tertullien, les rencontres autour de Saint-Augustin sont un vĂ©ritable rĂ©gal, un festin intellectuel auquel je goĂ»te avec dĂ©lices.
De Possidius Ă la Via Augustina
Ainsi, le père Jean Fontaine est venu nous parler de sa lecture des rapports entre Saint-Augustin et la culture maghrĂ©bine. J’ai eu pour ma part le plaisir de faire connaitre Ă l’auditoire de la BD la dette de Saint-Augustin et ses lecteurs Ă l’Ă©gard de Possidius de Calame, l’un de ses compagnons les plus proches.
C’est maintenant au tour de Dominique Martinet, l’infatigable animateur de Via Augustina, de rencontrer le public jeudi 21 avril Ă 10h Ă la BD pour une confĂ©rence intitulĂ©e « Sur les pas de Saint-Augustin en Afrique ».
Entre randonnées et héritages latins
Dominique Martinet est un homme qui porte plein de rêves. Ainsi, rêve-t-il de faire renaitre la voie romaine qui reliait Annaba à Carthage et retrouver les milliers de traces qui longent cette route de la mémoire.
Souvent, avec Via Augustina, Martinet organise des randonnĂ©es du cĂ´tĂ© de notre Medjerda, l’antique Bagrada. Beaucoup d’amis se joignent alors Ă lui pour sortir des sentiers battus et mettre leurs pas dans ceux des voyageurs antiques.
Nous partageons Dominique et moi la mĂŞme passion pour l’hĂ©ritage latin, le cinĂ©ma polonais, la bonne cuisine et la marche dans les grands espaces. C’est vous dire que nous ne sommes pas de vieux latinistes plongĂ©s dans leurs grimoires et que seuls une langue morte saurait Ă©veiller Ă la passion!
Un évêque sans frontières
J’attends donc avec impatience la confĂ©rence de Dominique Martinet. Il y parlera des voyages de jeunesse de Saint-Augustin, ces itinĂ©raires qui le menèrent, encore Ă©lĂ©ve et Ă©tudiant, de Thagaste Ă Carthage en passant par Madaure.
Martinet Ă©voquera aussi la structure de la route romaine Ă cette Ă©poque et la manière dont les voyageurs entreprenaient leurs pĂ©riples au temps d’Augustin. Enfin, il parlera de l’Ă©vĂŞque sans frontières que fut Augustin et le replacera dans le Milan ou la Hippone oĂą il vĂ©cut.
La route romaine qui renait
Et puis, Dominique Ă©voquera cette longue marche dont nous sommes quelques uns Ă rĂŞver… Cette longue marche qui irait de l’actuelle Annaba (l’antique Hippone) pour arriver Ă Carthage.
Une route romaine qui renait sous nos pas et passait par Guelma (la Calame antique) puis bifurquait vers Thaghaste (Souk Ahras, lieu de naissance d’Augustin), Le Kef, Bulla Regia, Thignica ou Membressa…
C’est l’itinĂ©raire de la Via Augustina hier et aujourd’hui et Dominique Martinet est celui qui est en train de le baliser avec mĂ©thode, ferveur et passion.
Alors, si vous avez le temps, venez nous rejoindre Ă la Bibliothèque diocĂ©saine… Et, plus tard, pourquoi pas dans les mĂ©andres encore secrets de la Via Augustina…
H.B.
