Demain, comme chaque annĂ©e, nous cĂ©lĂ©brerons les martyrs. Cette commĂ©moration du 9 avril 1938 prĂ©serve la mĂ©moire d’importants Ă©vĂ©nements qui s’avĂ©reront essentiels dans la construction du mouvement national tunisien.
« Un parlement tunisien »
Le 9 avril 1938, 22 personnes tomberont sous les balles et une centaine seront blessées après une manifestation pourtant pacifique. Trois mille arrestations seront effectuées.
Les photos de Victor Sebag ont gardé la mémoire de cet événement et des manifestants regroupés au centre-ville avec des pancartes sur lesquelles on peut lire: « Le pouvoir aux Tunisiens » ou « Un parlement tunisien ».
La confrontation des années trente
Les événements sanglants du 9 avril 1938 ont été précédés et suivis par des épreuves de force entre le Néo-Destour de Bourguiba et les autorités du Protectorat.
Les grèves de 1937, le congrès destourien de la même année et la déportation des leaders du mouvement national à Borj Leboeuf ont ainsi procédé de la même logique de confrontation.
De l’indĂ©pendance Ă la dĂ©fense de la rĂ©volution contre le terrorisme
Chaque annĂ©e, nous cĂ©lĂ©brons les martyrs de 1938 qui reposent dans un carrĂ© au Djellaz. On peut se demander, Ă bon escient, s’il ne serait pas utile d’englober dans cette commĂ©moration annuelle tous les martyrs, ceux de Bizerte, ceux du 26 janvier 1978, ceux de la rĂ©volution et ceux qui, de nos jours, portent le drapeau tunisien face au terrorisme aveugle.
A mon humble avis, cela permettrait, tout en rendant hommage Ă ceux de 1938, de donner Ă notre devoir de mĂ©moire une envergure plus globale, l’expression d’une dette envers tous les martyrs, ceux de la conquĂŞte de l’indĂ©pendance et ceux qui, aujourd’hui dĂ©fendent la rĂ©volution.
Englober les martyrs de notre présent douloureux
C’est de la sorte que ce rendez-vous avec la mĂ©moire de ceux qui sont tombĂ©s au champ d’honneur garderait toute sa pertinence et ne se limiterait pas Ă saluer un Ă©vĂ©nement lointain, il est vrai essentiel mais qui devrait ĂŞtre connectĂ© aux enjeux contemporains de manière organique.
Si la question se pose bel et bien, elle mĂ©riterait d’ĂŞtre dĂ©battue, approfondie, repensĂ©e en fonction de la jeunesse d’aujourd’hui et des martyrs qui viennent de tomber…
Une minute de silence
Pour ma part, j’ai toujours rĂŞvĂ© d’une minute de silence nationale, tous les 9 avril, pour ne pas oublier les combats d’hier et d’aujourd’hui et dire notre dette envers ceux qui ont pavĂ© notre chemin vers la libertĂ© de leur sacrifice.
H.B.