Les souks de Tunis, ces marchĂ©s qui entourent la grande mosquĂ©e Zitouna ont pour la plupart Ă©tĂ© construits Ă partir du treizième siècle, Ă l’Ă©poque hafside.
Corporations d’antan
Toutefois, ces souks ont une origine immĂ©moriale mĂŞme si la plupart n’ont pas rĂ©sistĂ© au progrès et Ă la modernisation nĂ©e avec le vingtième siècle.
Ces souks rĂ©pondent Ă une fonction prĂ©cise. Les uns sont organisĂ©s par des corporations et les autres par rapport Ă l’activitĂ© qui s’y tient.
Le bric-Ă -brac de souk el Assar
Par exemple, souk el Assar se trouve non loin de Bab Djedid et du quartier d’el Morkadh. A l’origine, on y vendait des fruits et des lĂ©gumes mais aujourd’hui, on y nĂ©gocie du bric-Ă -brac.
Souk el Assar est ainsi nommĂ© car il se tenait après la prière d’el Assar qui a lieu durant l’après-midi.
Balghas et Bechamek vivent encore un petit peu…
Souk el Bechamak a lui complĂ©tement disparu. Seul le nom d’une artère prĂ©serve la mĂ©moire de ce souk oĂą l’on fabriquait et vendait des chaussures, les bechamak, destinĂ©es aux dignitaires turcs.
Dans le mĂŞme esprit, souk el Balghajiya a Ă©normĂ©ment perdu de son importance. A l’origine, on y vendait des balghas qui sont des chaussures destinĂ©es Ă l’usage quotidien.
Aujourd’hui, la corporation s’est presque Ă©teinte mais on continue Ă vendre des balghas dans ce petit souk.
Les sacs de souk el Ghraier
Souk el Ghraier a lui aussi disparu. On y vendait comme son nom l’indique des sacs qui Ă©taient faits en poil de chèvre ou de chameau.
Ce souk se trouvait à Bab Menara, devant le siège du ministère de la Défense nationale.
Souk Edziria et les artisans
Citons aussi souk Dziria, autrement dit le marchĂ© des AlgĂ©riens, qui Ă©tait l’endroit oĂą ces derniers avaient coutume de commercer. De nos jours, ce souk abrite les derniers artisans spĂ©cialisĂ©s dans les costumes traditionnels masculins.
Que de souks vivants mais oubliĂ©s, invisibles mais bien prĂ©sents grâce Ă la nomenclature des rues de Tunis…
H.B.
