La crise des migrants en Europe est en train de prendre des proportions dramatiques avec le retour de l’hiver. Des dizaines de milliers de marcheurs sont ballotés de frontière en frontière et ne doivent leur salut qu’à leur endurance.
Les images en provenance de Slovénie, un petit pays de l’ex-Yougoslavie, sont des plus révélatrices avec leurs convois de marcheurs et l’aveu d’impuissance d’un pays de deux millions d’habitants qui menace, à son tour, de fermer ses frontières.
Un exemple résume bien la situation: un petit village de 140 habitants voit passer quotidiennement 8000 réfugiés qu’il faut nourrir, couvrir et abriter. Malgré l’intervention de la police et de l’armée slovènes, l’afflux des migrants est trop important pour que ce pays puisse gérer la situation.
Conséquence: la Slovénie demande une intervention urgente de l’Union européenne tout en menaçant de fermer à son tour ses frontières.
Ainsi, l’étau se referme sur les migrants obligés d’aller plus au sud pour tenter de rejoindre le nord de l’Europe. La Bulgarie puis la Serbie ont érigé des murs à leurs frontières. Il est désormais envisageable que la Croatie et la Slovénie en fassent de même.
Alors que l’hiver arrive, la situation humanitaire aux marches de l’Europe occidentale risque de s’aggraver davantage malgré la générosité allemande et l’unanimité de façade des pays européens les plus nantis. Et le plus dramatique, c’est qu’il sera difficile de trouver de véritables solutions dans l’urgence.
L’Europe, désormais, ressemble de plus en plus à une citadelle assiégée alors que le Moyen-Orient ne cesse de s’embraser et prend de plus en plus des allures d’Afghanistan en puissance. Les architectes invisibles du Printemps arabe peuvent être fiers de leur œuvre de destruction…
Hatem Bourial