C’est en grande pompe et sous les ors de la République française que le Quartette parrain du Dialogue national est reçu aujourd’hui à l’Elysée puis au Quai d’Orsay.
Cette première sortie internationale du Quartette, avant la grande cérémonie de décembre à Oslo, va se faire dans un pays qui – à tort ou à raison – est perçu comme un soutien de Moncef Marzouki, l’ancien président provisoire.
Le peuple tunisien à l’honneur
Serait-ce un pas de plus en direction de la trappe pour un Marzouki dont les excès en tous genres avaient exaspéré les Tunisiens et détourné leur ire contre la France ?
Serait-ce plutôt un geste diplomatique, celui d’un pays ami, qui en toute logique se range aux côtés du peuple tunisien, récipiendaire ultime de ce Nobel de la Paix ?
Laissons les observateurs patentés à leurs laborieux décryptages et soulignons quant à nous que pour une certaine presse française, que nous pensions de référence, Marzouki continue à représenter une alternative pour les Tunisiens.
L’image souillée d’Hubert Beuve-Méry
Les plus cyniques parlent en ce sens d’un protectorat qatari sur certains médias français en mal de restructuration. Nous n’irons pas jusque là mais nous contenterons d’affirmer que n’est pas Hubert Beuve-Méry qui voudrait…
Comme tous les Tunisiens sincères, cette réception à l’Elysée du Quartette nous met du baume au cœur, nous confirme dans notre idée de la France et de l’universalité de sa république. Mieux, ce geste démontre bien que la France est à l’écoute de notre pays, de ses institutions et sa société civile.
Pour ma part, je considère cette démarche comme une nouvelle manière d’honorer la singularité tunisienne et la voie pragmatique pour résoudre les conflits en temps de crise.
Dictateurs, marionnettes et pantins
Dés lors, ne boudons pas ce moment de grande convergence et si certains, courroucés par les positions françaises en Libye ou en Syrie, invoquent le rejet de Sarkozy, BHL et consorts, qu’ils exhalent leur rancœur sans oblitérer l’honneur fait au Quartette et, par ricochet, à la Tunisie.
Quant aux autres, à l’image de ce Marzouki de sinistre mémoire, qu’ils mangent leur pain noir car c’est tout ce qu’ils méritent. Qu’ils soient assurés également que l’histoire va toujours de l’avant et renvoie aux oubliettes dictateurs, marionnettes et pantins…
Hatem Bourial