Jusqu’en 2014, un élève (qui n’a aucune chance de réussir et sachant à peine construire une phrase dans les trois langues), avait la possibilité d’avoir 20 de moyenne générale au cours de l’année (dans un lycée privé, cela va de soi) et de décrocher son bac en récoltant, à peine, cinq de moyenne dans l’ensemble des épreuves de l’examen.
A partir de 2015, le même élève, ne pourra pas avoir son bac si l’écart entre la moyenne obtenue au cours de l’année et celle du bac est supérieur à trois points. Adieu, donc les 20/20 annuels, diriez-vous, mais comment il va faire le quidam ?
Ben, c’est fort simple, il va frauder, par tous les moyens possibles et imaginables pour « creuser l’écart ». Tout devra se jouer aux épreuves et non au cours de l’année, comme autrefois, ce qui renforcera l’enjeu que représente l’examen du bac.
La note éliminatoire ramenée à zéro
On aura une situation insolite dans ces hauts lieux de la drogue, du sexe et de la délinquance que sont la majorité écrasante de nos lycées privés. Avant, on casquait pour un 20/20 et c’était à qui mieux. Désormais, il va falloir négocier une moyenne au rabais.
Les propriétaires de ces lycées (dont la majorité écrasante n’ont aucun scrupule quand il s’agit d’argent) devront profiter de l’aubaine et exiger qu’on les « rémunère » pour abaisser les moyennes à un seuil raisonnable.
On flanquera, toutefois, un 20/20 de moyenne générale aux mauvais payeurs. Vous imaginez un (ou une) élève, en pleurs, supplier son enseignant : « Monsieur, je vous en supplie, donnez-moi un 13, pas un 20 ! ».
Une session « chaude »
Comment faire alors ? Il faut tout miser sur la fraude comme ça on ne s’éloignera pas trop de sa moyenne annuelle et comme le ministère et ses différents services concernés par l’examen du bac ne font pas grand chose pour contrecarrer les fraudeurs (ni apporter du soutien aux professeurs surveillants, sur lesquels pèsera cette fois, toute la pression, face à des candidats encore plus déterminés à copier ou à « faussecopier »), attendez-vous à une session très chaude. Les champions des fraudes, toutes catégories, seront comme de par le passé, les rois de la fête.
Cela dit, les nouvelles dispositions de la loi du 5 décembre 2014 relative à l’examen du baccalauréat ont été révisées, précisément, une des conditions du rachat. Ainsi, une note inférieure à 4/20 dans une matière obligatoire n’est plus une note éliminatoire. C’est le zéro qui sera éliminatoire.