Vladimir Poutine, les représentants des régions occupées d’Ukraine et les dirigeants des républiques séparatistes locales ratifieront vendredi le rattachement de ces territoires à la Russie vendredi au Kremlin.
Le président russe prononcera un discours à l’issue de la cérémonie, à partir de 13 heures (heure tunisienne)
Vladimir Poutine et les représentants des Républiques séparatistes de Donetsk et Lougansk ainsi que ceux des zones ukrainiennes occupées de Kherson et Zaporijia ratifieront au Kremlin les traités d’annexion de ces territoires à la Russie. Cette cérémonie succède aux pseudos-référendums joués d’avance dont les résultats proclamés mardi ont permis aux leaders fantoches de ces régions de demander leur rattachement à la Russie.
Si la communauté internationale ne reconnaîtra aucun de ces rattachements, Vladimir Poutine en profitera tout de même pour prononcer un discours à l’issue de l’échange des signatures.
Un discours de victoire?
C’est le porte-parole du Kremlin qui a officialisé la nouvelle ce jeudi. « Vladimir Poutine prononcera un grand discours » lors de la cérémonie de ratification des annexions, a déclaré Dmitri Peskov.
D’après nos informations, le président de la fédération russe s’adressera à la nation au milieu des 1250m² de la salle Saint-Georges, sous les ors du Kremlin et sous des lustres de 1300 kilos.
En-dehors de cette solennité, Vladimir Poutine poursuivra un objectif aussi concret que cynique: transformer un désastre en succès, et ne pas perdre la face alors que son armée est en plein marasme.
« C’est une manière pour la Russie de changer la nature du conflit : on oublie l’opération spéciale qui était une opération extérieure, là, on passe à la défense de la patrie. (…) On repousse les frontières de la patrie donc maintenant tout ce qu’il se passe dans ces zones ukrainiennes occupées devient l’affaire de la nation russe et justifie de mobiliser toutes les forces de la nation russe », a encore analysé l’officier.
Sortir le « parapluie nucléaire »
Justifier le bienfondé de la guerre en soi, et justifier une « mobilisation partielle » qui patine sérieusement depuis qu’elle a été décrétée mercredi dernier, entre exodes massifs, manifestations hostiles et ratés dans le recrutement. Un double bénéfice pour Vladimir Poutine qui devrait tenter de pousser son avantage plus loin.
Vladimir Poutine a de surcroît prévenu qu’il se réservait le droit d’employer « toutes les armes » à sa disposition – n’excluant donc pas une frappe nucléaire – si les « intérêts vitaux » et le territoire russe étaient en péril. Autant dire qu’une tentative de l’Ukraine de regagner ses terres, à Lougansk, Donetsk, Kherson ou Zaporijia entrerait pleinement dans cette définition fallacieuse.
« Si ces quatre régions deviennent russes, elles entreront dans la couverture de la protection des armements russes, nucléaires mais bien d’autres, des bombes thermobariques, etc… », a étayé le colonel Peer de Jong, vice-président de l’Institut THEMIIS, et ancien colonel des troupes de marine.
Ces annexions prennent même des airs de triomphe personnel pour le président russe dont elles tendent à couronner le parcours politique. « Vladimir Poutine a toujours voulu la ‘Grande Russie’. Il se trouve qu’elle sera agrandie demain, de plusieurs milliers de kilomètres carrés », a ainsi remarqué Patrick Sauce.
(AGENCES)