Depuis sa fuite de Tunisie, le soir du 14 janvier, Ă bord de son yacht, Belhassen Trabelsi vit au Canada, et Ă MontrĂ©al plus prĂ©cisĂ©ment. Et malgrĂ© lâavis international dâarrestation envoyĂ© par la Tunisie Ă Interpol, lâEtat canadien nâa toujours rien fait pour arrĂȘter Belhassen. Dâautant plus quâInterpol a prĂ©cisĂ© Ă Ottawa qu’elle ne dĂ©pĂȘcherait pas d’agent pour effectuer des arrestations, car celles-ci devaient ĂȘtre faites par la police locale, conformĂ©ment Ă la lĂ©gislation nationale.
MĂȘme les comptes bancaires du frĂšre de Leila nâont pas Ă©tĂ© gelĂ©s immĂ©diatement. Pire, il a mĂȘme pu faire dâimportantes transactions bancaires depuis son lieu de rĂ©sidence, au ChĂąteau Vaudreuil, en janvier.
Mais au-delĂ de la passivitĂ© Ă©tonnante du gouvernement canadien et lâimpunitĂ© aberrante dans laquelle vit dĂ©sormais « le parrain », nous avons appris lâarrestation dâun jeune tunisien, vivant Ă MontrĂ©al.
Ce dernier a comparu, discrĂštement, la semaine derniĂšre, devant la cour criminelle de MontrĂ©al , accusĂ© de menaces Ă lâencontre de Belhassen Trabelsi. Aberrant !
Cette info, publiĂ©e par le site « Rue Frontenac », nâa Ă©tĂ© reprise par aucun site dâinformation. Allez demander pourquoi ?
Câest en ce sens que la correspondante de Webdo Ă MontrĂ©al, Bochra Ben Youssef, a contactĂ© le jeune homme de 23 ans, Maher Rajhi, pour mieux comprendre ce quâil a endurĂ©. Et le moins quâon puisse dire, câest que son « aventure » est hallucinante.
Durant la nuit du 26 au 27 janvier dernier, Maher a Ă©tĂ© invitĂ© par ses amis Ă participer Ă une manifestation (autorisĂ©e), devant le chĂąteau Vaudreuil, oĂč logeaient Ă lâĂ©poque Belhassen et sa famille. Se trouvant Ă plusieurs kilomĂštres de ce lieu, il appela sa meilleure amie afin quâelle lui prĂȘte sa voiture.
A la question de son amie : « Pourquoi veux-tu y aller ? », Maher rĂ©pond avec spontanĂ©itĂ© et ironie « Jâai envie de le tuer ». Trois heures aprĂšs, sa meilleure amie, dont il ne prĂ©fĂšre pas divulguer le nom, est surprise par la visite de la sĂ»retĂ© du Quebec, en lâoccurrence la brigade anti-terrorisme. La communication tĂ©lĂ©phonique quâelle a eue avec Maher avait Ă©tĂ© interceptĂ©e. Ils cherchaient donc Ă avoir des informations sur ce dernier.
Le lendemain, Maher est arrĂȘtĂ©, bombardĂ© de questions, mis en garde Ă vue puis transfĂ©rĂ© aux services de lâimmigration.
Le jeune tunisien Ă©tait en situation irrĂ©guliĂšre depuis le vol de sa carte bancaire. Toutes ses Ă©conomies se sont volatilisĂ©es, contraignant Maher Ă retirer son inscription universitaire. Ce qui ne lui a plus permis de bĂ©nĂ©ficier du statut dâĂ©tudiant.
Durant sa garde Ă vue, Maher a Ă©tĂ© accusĂ© de « menaces Ă lâencontre de Belhassen Trabelsi ». Sachant quâil nâavait jamais Ă©tĂ© en contact, ni mĂȘme aux alentours de la rĂ©sidence du frĂšre de Leila !
Son procĂšs a Ă©tĂ© ajournĂ© au 16 juin prochain oĂč il comparaĂźtra de nouveau devant le juge. Un procĂšs aberrant au cours duquel un jeune tunisien se verra reprocher une phrase ironique exprimĂ©e au tĂ©lĂ©phone! Heureusement que le ridicule ne tue pasâŠ
Pendant ce temps, le gouvernement canadien nâa toujours rien fait pour arrĂȘter Belhassen Trabelsi alors quâun mandat dâarrĂȘt international a Ă©tĂ© envoyĂ© Ă son encontre par la TunisieâŠ