Arrivé en juin à l’Espérance de Tunis et parti aussi rapidement que prévu, le technicien français José Anigo s’est lâché dans un billet sur le site de France Football, dans lequel il revenu sur son mauvais passage à la tête du club le plus titré en Tunisie.
« J’ai très vite compris que j’avais fait une erreur de timing en m’engageant avec l’Espérance de Tunis. J’ai peut-être été un peu naïf sur ce coup-là. J’étais tellement emballé par ce projet que j’ai foncé tête baissée en faisant confiance à tout le monde », précise José Anigo dans son billet publié ce jeudi 10 septembre 2015.
L’ancien entraineur de l’Olympique de Marseille, avec qui il avait atteint la finale de la Coupe UEFA en 2004, a tenu à clarifier des choses, jusque-là obscures. Selon lui, en arrivant au Parc B, il avait découvert que le club s’est séparé de plusieurs de ses cadres, chose qu’il ignorait lorsque qu’il avait donné son accord de prendre les rênes de l’équipe.
Anigo ajoute que sur les onze joueurs recrutés par le club Sang & Or entre juin et août 2015, il n’a été informé que de l’arrivée d’une seule recrue, l’attaquant malien Abdoullay Sissoko.
Sur ce dossier, Anigo a tiré ses feux sur l’ancien directeur sportif de l’Espérance de Tunis Zied Tlemçani, qui selon lui, faisait tout sans prendre le soin de demander son avis. « Il a fallu également que j’explique assez vite au directeur sportif, viré par le président quelques semaines plus tard, que s’il voulait faire l’équipe, il allait falloir qu’il vienne faire les entraînements à ma place », explique le technicien français de 54 ans.
Anigo n’a par ailleurs pas nié que son bilan sportif était négatif, lui qui sous ses commandes, l’Espérance a encaissé quatre défaites, un match nul et deux petites victoires, une en Coupe de Confédération Africaine face au Stade Malien et une en Coupe du Tunisie contre la modeste équipe de la Jeunesse de Soukra.
Mais l’entraineur a tout de même indiqué dans son récit que les raisons de son départ prématuré ne sont pas purement sportifs, l’attentat de Sousse, ayant fait 39 morts en juin dernier, y est pour quelque chose.
« Un événement m’a fragilisé plus que je ne l’aurais cru. A la suite de l’attentat de Sousse, ma femme et ma fille, qui étaient venues me rejoindre sur place à Tunis, ont pris peur et ont décidé de revenir s’installer à Marrakech. Je me suis vite aperçu que ça ne le ferait pas. Je n’ai pas supporté cette solitude. C’est là que je me suis rendu compte que le traumatisme lié à la disparition d’Adrien (son fils, assassiné à Marseille en septembre 2013) est encore profond (..) En fait, une fois seul, tout est revenu à la surface. Je me suis dit que la Tunisie avait beau être un pays magnifique et les gens souvent adorables, ça m’était devenu insupportable ».
José Anigo est parti, Zied Tlemçani aussi, mais le club Sang & Or souffre encore. Les supporters de l’Espérance, qui se sont opposés à la nomination du technicien français à la tête de leur équipe séniore, sont soulagés certes, mais attendent toujours le décollage de leur club préféré. L’arrivée d’Ammar Souoyah à quelques jours du coup d’envoi du championnat 2015-2016 promet un nouveau départ, reste la confirmation.
A.A