Depuis 2010, le Club Africain et l’Espérance ST, principaux locataires du stade olympique de Rades, n’ont payé aucune réparation suite à des actes de vandalisme de leurs supporters… Depuis, il ne paient plus leur loyer (22.000 dinars par match) ce qui a poussé la Cité Nationale Sportive vers une grave crise financière. Mais les deux clubs de la capitale ne sont pas les seuls concernés. La FTF, l’Etoile, le Stade Gabésien et le CSHL, doivent tous de l’argent. Un montant total qui s’élève à 1.179.000 dinars.
C’est un sérieux cri d’alarme que lance la direction de la Cité Nationale Sportive (CNS) de Radès à l’attention de la Fédération Tunisienne de Football (FTF) et cinq équipes de la Ligue 1, principalement les deux clubs de la capitale le Club Africain et l’Espérance Sportive de Tunis.
La CNS, qui s’enfonce dans une crise financière sévère, réclame son dû qui s’élève à plus d’un million de dinars, entre loyers impayés et dégâts matériels occasionnés par les supporters des équipes concernées. La CNS de Radès est même prête à porter plainte pour être enfin payée et pouvoir réparer, entretenir et remettre à neuf le stade de Radès.
La FTF fait la sourde oreille
Le ras-le-bol de la direction de la cité sportive est loin d’être une surprise. Depuis des mois, voire des années, les problèmes s’accumulent autour du stade de Radès sans que les responsables ne bougent le petit doigt.
Lors de la dernière finale de la Coupe de Tunisie, disputée le 31 août dernier entre l’Etoile Sportive du Sahel et le Stade Gabésien, la FTF s’est même permise de priver la CNS de Radès de ses 15% habituels de la billetterie. Elle est redevable, par ailleurs, de la somme de 58.000 dinars.
Après cette rencontre, plus de 360 sièges ont été endommagés pour un montant global des dégâts, estimé à 54.000 dinars. La FTF a alors fait la sourde oreille, comme d’habitude, et n’a pas exhorté les deux équipes finalistes à régler la note (41.000 dinars pour l’ESS et 13.000 dinars pour le SG). Elle ne les a même « privés » de leurs parts de la recette du match !
650.000 dinars d’impayés du CA, 358.000 pour l’EST
Plus récemment, lors du derby de la capitale, les actes de vandalisme ont entraîné la dégradation de 486 sièges pour un montant estimé à 40.000 dinars. Cette somme n’a pas été payée par le Club Africain et s’ajoute à une longue liste d’impayés du club de Bab Jedid.
Le CA doit, en effet, la somme astronomique de 650.000 dinars à la CNS de Radès, dont 270.000 dinars pour des loyers impayés (à chaque rencontre jouée à Rades le CA ou l’EST doivent débourser 22.000 dinars). La situation est aussi grave chez son voisin, l’EST.
Le club de Bab Souika doit à la CNS de Radès la somme de 358.000 dinars dont 250.000 pour des dégâts causés par ses supporters. L’EST a, cependant, transféré ces dernières semaines au compte de la CNS de Radès, un certain montant d’argent lié au loyer de l’enceinte de Radès.
Le cinquième club à avoir des arriérés envers la CNS de Radès est le Club Sportif d’Hammam-Lif. Le club banlieusard doit la somme de 59.000 dinars et malgré plusieurs « appels » de la CNS, les Hammam-lifois font aussi la sourde oreille.
Asphyxie financière
La situation financière de la CNS de Radès va de mal en pis et ce n’est pas un scoop. Les huit sociétés (nettoyage, jardinage, menuiserie, entretien, levée de poubelles, etc…) qui collaborent avec la Cité ont perdu patience et exigent d’être désormais payés à l’avance avant de fournir leurs services.
Au siège de la CNS de Radès, la ligne téléphonique a carrément été coupée, la semaine dernière en raison du non payement de la facture téléphonique. Un problème qui a été depuis résolu après qu’un compromis ait été trouvé avec l’opérateur de téléphonie.
En contactant dernièrement la FTF, une énième fois, la direction de la CNS de Radès a été abasourdie de la réponse de la fédération au sujet de ces impayés. La caisse de la Fédération serait vide et même les dernières rentrées d’argent issues de la dernière finale de la Coupe ont servis aux règlements de « trucs urgents ».
Le stade de Radès ferme ses portes
L’Etat du stade de Radès est déplorable et la CNS de Radès n’est pas en mesure d’opérer la moindre réparation. Même la pelouse se détériore à vue d’œil.
Le stade Oympique de Radès va ainsi fermer ses portes à partir du 21 novembre jusqu’au 22 décembre 2015, pour des travaux d’entretien, dont le gazonnage du terrain et le remplacement des sièges détériorés.
La CNS de Radès attend donc d’être payée Dans le cas contraire, l’imbroglio sera porté devant la justice.
N.J.