Je m’en souviens comme si c’était hier… J’étais haut comme trois pommes et j’avais eu la chance d’assister à l’inauguration du stade olympique d’El Menzah.
C’était à l’occasion de l’ouverture des Jeux Méditerranéens de 1967 et Bourguiba était parmi les présents. C’est d’ailleurs lui qui déclara les jeux officiellement ouverts dans un stade où se pressaient 40.000 spectateurs.
La Cité nationale sportive est née entre 1964 et 1967 grâce à la coopération tuniso-bulgare. Des ingénieurs tunisiens et bulgares avaient travaillé de concert et donné ce look futuriste aux trois espaces publics de la cité sportive.
Un stade olympique, la coupole du palais des sports et la piscine olympique affichaient leurs structures en béton qui alliaient la limpidité des formes à la puissance des matériaux.
Auparavant en ces lieux s’élevaient des olivettes et le vieux stade Young Perez qui servit aussi de vélodrome. A l’origine, le Young Perez portait les noms des deux fondateurs du stade, en l’occurrence Smadja et Wenger. La mémoire de ce stade est d’ailleurs très liée à l’UST, l’Union sportive tunisienne sur laquelle nous reviendrons prochainement.
Quant au stade d’El Menzah, il connaîtra ses premiers frissons avec une course sur 5000 mètres qui porta Mohamed Gammoudi sur la plus haute marche d’un podium à 100% tunisien. Si mes souvenirs sont bons, je crois que Abdelkader Zaddem et Mansour Guettaya étaient arrivés second et troisième.
Ensuite, le premier match qui fut accueilli par cette arène allait opposer la Tunisie à la Libye dans le cadre du tournoi de football des JM1967.
La Tunisie s’imposa par 3 à 0 grâce à deux buts de Madhi (SRS) et une réalisation de Machouche (EST). L’équipe alignée comprenait Attouga et Chaibi(CA), Sahli, Habacha, Chétali et Akid (ESS), Machouche (EST), Bezarti (USMO), Mghirbi (ST), Madhi (SRS) et Anniba (ASM).
Le tournoi se poursuivra ensuite avec une défaite contre l’Espagne sur le score de 2 à 0 puis un nul 1 à 1 contre la Turquie, avec un but de Chetali.
Contrainte à jouer un match d’appui contre l’Espagne, la Tunisie sera éliminée malgré un score de parité 1 à 1. Le but tunisien avait été marqué par le goleador étoiliste Habib Akid.
Un autre souvenir de ce tournoi concerne la finale que j’ai pu suivre et qui avait mis aux prises la France et l’Italie. Si je ne me souviens ni du score ni du vainqueur, je garde en mémoire que le stade était plein à craquer et que le public était majoritairement français et italien. Avec une tifoseria de la Petite Sicile qui donnait de la voix avec le fameux « Forza Italia »!
Ainsi, ce stade désormais vénérable avec son demi-siècle d’existence se souvient des victoires des uns, des défaites des autres et de la glorieuse incertitude du sport…
Ce ne sera qu’en 2001 que la Tunisie se dotera d’une nouvelle cité sportive à Radés. Et encore une fois, ce sont les Jeux Méditerranéens qui seront à l’origine de ces nouvelles arènes…
H.B.