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Lina Ben Mhenni : « le ‘Nobel de la paix’… Ça ne plairait pas à tout le monde ! »

par webdo.tn
lundi 3 octobre 2011 11:29
dans National
Lina Ben Mhenni : "le 'Nobel de la paix'… Ça ne plairait pas à tout le monde !"
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A 28 printemps, elle a collaboré, comme tous les Tunisiens, jeunes et moins jeunes à la chute d’une dictature qui a opprimé et réprimé tous les espoirs juvéniles. Sa lutte ne date pas d’hier mais remonte à des années. Epoque où l’acharnement et le désir de justice sociale se heurtent à un obscurantisme radical et aliénant.
Adulée par certains, critiquée par d’autres, notre jeune Lina Ben Mhenni est, désormais, une candidate au prix Nobel de la paix. Rencontre avec une jeune militante, humble et symbole de toute une génération.

Si vous deviez vous présenter à ceux qui ne vous connaissent pas, que diriez-vous de vous ?
Lina Ben Mhenni : Il n’y a pas vraiment de truc particulier à dire à part le fait que je suis une jeune citoyenne tunisienne. Je suis assistante enseignant la langue anglaise à la faculté des Lettres 9 avril. Je suis une cyber-activiste et j’ai un blog connu sous le nom de «Tunisian girl» ou «Bnaya tounsia». Je milite, comme un bon nombre de jeunes tunisiens d’ailleurs, pour le respect des droits de l’homme et la liberté d’expression.

Quand et comment a vu le jour votre vie de blogueuse et surtout votre lutte contre le régime de Ben Ali ?
J’ai commencé à bloguer en 2007. Le premier blog que j’ai créé s’appelait «Night clubbeuse» où je parlais de la vie nocturne de la jeunesse tunisienne dont je fais partie. Je parlais de ma propre vision de la vie culturelle le soir en Tunisie, les concerts musicaux, les spectacles, les pièces de théâtre. Je publiais des chroniques sur des films que j’ai vus ou des livres récemment parus. Il m’arrivait aussi de parler de temps à autre des problèmes sociaux dont j’étais témoin.
Le véritable déclic a eu lieu avec le mouvement social de Redeyef et les mines de Gafsa en 2008. Par le biais d’un blog créé par la blogosphère tunisienne, on luttait contre l’injustice sociale dont étaient victimes les ouvriers du bassin minier. J’ai fait la connaissance du journaliste militant Sofiène Chourabi avec lequel j’ai créé un blog «Farda we lqat okhtha» en dialecte tunisien qui reportait et critiquait tout ce qui se passait sous le régime de l’ancien dictateur et on parlait beaucoup de Redeyef.
J’ai lancé une année plus tard, une campagne de soutien aux étudiants grévistes de la faim qui étaient mis dehors et privés de scolarisation dans tous les établissements tunisiens. Il était pour moi hors de question que l’on prive qui que ce soit d’étudier.

N’aviez-vous pas peur d’être persécutée sachant que tout mouvement de critique ou dénonciation était censuré ?
Ecrire et parler de ce qui arrivait à mes semblables était inévitable. Je ne me voyais pas faire autrement. C’était instinctif et plus fort que moi. J’ai écrit durant deux mois dans les deux blogs, que se soit le mien ou celui que j’avais créé avec Sofiène.
Partie aux Etats-Unis pour neuf mois, je voyais que les choses ne s’arrangeaient pas. J’ai profité du fait d’être à l’étranger pour défendre la cause tunisienne à l’échelle internationale. Une fois sur place et quinze jours plus tard, je me rends compte que Facebook et le blog ont été censurés en Tunisie suite à un article dans lequel je parlais d’un ouvrier de Redeyef mort en prison après avoir succombé à la torture dont il avait été victime. Sami Ben Gharbia, éditeur de «Global Voices» (Revue de blogs du monde entier), m’a contacté et on a publié l’article où je dénonçais la censure.

Vous étiez sujette à la persécution. Pourriez-vous nous en dire plus ?
En rentrant des Etats-Unis, je me suis rendue compte que la police politique me suivait partout et guettait tous mes déplacements. Avec les cyber-activistes et d’autres militants, on avait prévu de faire une marche pacifique pour soutenir Gaza. Ils nous abordaient, Sofiène et moi, dans la rue et nous intimait de partir du centre ville. Je n’avais presque plus de vie sociale. Même sortir prendre un café entre amis ou dîner nous était interdit. Les internautes n’avaient pas le droit de se voir ou de se rassembler. On m’a interpellé à plusieurs reprises en m’obligeant à rebrousser chemin. On veillait à ce que je sois «escortée» dans le train pour s’assurer que je sois bien rentrée. C’était toujours les mêmes personnes. Les «eunuques» de l’ancien régime faisaient en sorte d’éliminer toute tentative de rébellion et les arrestations n’ont pas tardé à venir.
Durant les élections de 2009, la blogueuse Fatma «Arabica» a été arrêtée. Un des étudiants grévistes, Mohamed Khouzemi, donnant une interview à des journalistes étrangers, a été kidnappé en sortant du café où il a rencontré lesdits journalistes. On n’a plus eu de ses nouvelles durant vingt jours.

Quelle a été la réaction des bloggueurs contre cette grande vague de censure ?
Pour lutter contre cette répression, Slim Amamou, Yassine Ayari et moi, avions prévu d’organiser une manifestation baptisée «Nhar ala Ammar». Le jour J, les deux étaient portés disparus. Vu que nos téléphones étaient sur écoute, la police était au courant du lieu de rendez-vous. Ils étaient introuvables. J’ai annoncé cela sur nos blogs et je suis allée à la Maison de l’Avocat.
Je m’attendais à être arrêtée à mon tour. Bizarrement, ce ne fut pas le cas. En fait, leur stratégie était de semer le doute dans notre trio et de le fragiliser. Par la suite, je me suis rendue à l’anniversaire de la Ligue des Droits de l’Homme pour parler de ce qui était arrivé à Slim et Yassine. Arrivée sur place, je découvrais les membres de la ligue à l’extérieur du bâtiment. Le local leur avait été interdit par la police. L’un des policiers s’est d’ailleurs dirigé vers moi en m’appelant par mon prénom et en m’intimidant «Lina ya Lina ! Tu es très célèbre au ministère. Fais attention à toi cela vaut mieux !». J’ai eu peur et certains des membres de la ligue m’ont cachée dans une voiture pour rentrer chez moi. Sur la route, on était suivis…

Vous étiez là quand certains ont préféré faire profil bas. N’aviez-vous pas eu peur surtout que la situation s’était gâtée et que des citoyens tombaient sous les balles ?
Au moment même où j’ai vu la première victime, le premier martyr, plus rien ne m’affecta. Cette petite peur instinctive avait disparu. Je l’ai étouffée. La vue du jeune, mort le 9 janvier à Sidi Bouzid, m’a ébranlée et chamboulée. J’y étais pour montrer à une équipe de journalistes de TF1, l’horreur que subissait mon peuple sous la dictature de Ben Ali, pourvu que le monde entier sache enfin quel bain de sang coulait en Tunisie.
Le soir où j’ai publié les vidéos prises par les habitants de Rgueb, Sidi Bouzid et Kasserine, le crime a été dévoilé et le monde entier a saisi la gravité de la situation. Quant à la peur, face à de telles violations humaines, on oublie sa petite personne et ses propres phobies. Mon peuple était sous le joug d’un criminel et mon devoir de patriote me dictait ma conduite : dénoncer ça quitte à y laisser ma peau !

Aujourd’hui, dans une nouvelle Tunisie, un pays en ébullition, un pays qui a permis l’éclosion du Printemps arabe, vous êtes candidate au Prix Nobel de la Paix. Vous êtes la première Arabe et femme à être choisie pour un prix que tout le monde convoite. Comment vivez-vous cela ?
J’en suis bien évidemment fière. En tant que Tunisienne, musulmane et surtout femme, c’est un véritable honneur. Vous savez, je suis une citoyenne comme les autres. Ce que j’ai fait n’importe qui d’autre à ma place l’aurait fait. Je ne me vois ni en héroïne, ni en symbole ni en exemple à suivre. C’est tout mon peuple qui mérite ce prix. Je n’en suis qu’une parmi tant d’autres. Ce prix, si je le gagne, je le dois à nos martyrs, à leurs familles, aux blessés et à toute personne sortie dans la rue manifester son mécontentement. Comme n’importe quel citoyen, j’ai lutté avec les moyens du bord. On n’a pas de guide, cette révolution, on la doit à la volonté du peuple.

Vous prenez les choses avec beaucoup de philosophie. Pourtant, ça ne vous a pas épargné d’une campagne de dénigrement sur internet. Comme si votre candidature gênait. Comment expliquez-vous de telles réactions ?
Effectivement, ça m’a beaucoup affecté. Je n’arrive toujours pas à expliquer le pourquoi d’un tel acharnement de la part de certains. Pourtant, le fait qu’une fille du peuple, tout comme eux, soit candidate au Nobel de la Paix devrait réjouir les jeunes tunisiens ! Jalousie, convoitise ou dénigrement ? Je n’en ai aucune idée. Quand je vois les Egyptiens saluer les deux autres candidats Wael Ghonim et Israa Abdelfattah, une pareille réaction de la part des Tunisiens sur le web m’attriste énormément alors que des Egyptiens m’ont félicitée !
On m’a critiqué injustement et même accusée de travailler pour les Américains, les Français et les Allemands. La parution de mon petit livret, en juin dernier, a été fortement critiquée… J’ai dû m’expliquer, qu’après ma rencontre avec l’écrivain Stéphane Hessel, qui m’a proposé d’écrire un livre dans sa collection «Ceux qui marchent contre le vent», ses éditeurs «Les Indigènes » avaient décidé de financer la sortie du livret. Voilà tout !
Certes, j’ai été critiquée par certains mais très soutenue par d’autres. En tout cas, je trouve que c’est bête de s’arrêter sur ça, je trouve qu’il y a des choses plus pointues et urgentes à régler en ces temps difficiles.
Propos recueillis par Melek LAKDAR (Tunis-Hebdo)

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