Après avoir dĂ©clarĂ© ĂŞtre «optimiste» sur les Ă©lections de l’assemblĂ©e constituante, Alain JuppĂ©, ministre français des Affaires Ă©trangères, a annoncĂ©, aujourd’hui, que la France allait «mettre en place une aide Ă©conomique massive Ă la Tunisie», mais sous certaines conditions.
Même si les déclarations de Juppé peuvent sonner justes et protectrices chez certains Tunisiens, particulièrement chez ceux qui prônent pour la liberté, il semblerait que le gouvernement français, qui pensait, sûrement, avoir affaire à une formation proche de ce qu’il avait connu avec Ben Ali (et les avantages qui en ont découlé), ait en travers de la gorge le choix d’une majorité de Tunisiens.
C’est sous des airs confiants, mais cachant une vĂ©ritable obsession (la place de la France en Tunisie) qu’Alain JuppĂ© a dĂ©clarĂ© que cette aide Ă©conomique serait apportĂ©e «dans la mesure oĂą les lignes rouges ne seront pas franchies» et en soulignant l’importance «d’avoir cette conditionnalité».
Alors que sont ces lignes rouges pour le chef de la diplomatie française ? Il s’agit, entre autres, du respect de l’alternance dĂ©mocratique, des droits humains, de l’Ă©galitĂ© hommes-femmes. Etrangement des notions qui n’ont pas Ă©tĂ© respectĂ©es sous le rĂ©gime Ben Ali et pourtant la France lui apportait son aide… Pour le leader du CPR, Moncef Marzouki, relayĂ© par L’Essentiel Online, «les lignes rouges c’est encore une fois les libertĂ©s publiques, les droits de l’homme, les droits de la femme, de l’enfant».
Pour en revenir Ă Alain JuppĂ©, il semblerait que le ministre français des Affaires Ă©trangères fasse la politique du bâton et de la carotte puisque, après avoir menacĂ© indirectement de retirer toute aide, voilĂ qu’il a dĂ©clarĂ©, selon la TAP, «Mais moi, je vais ĂŞtre optimiste sur la Tunisie. On ne va pas se plaindre qu’il ait eu des Ă©lections. (…) Il y a eu des Ă©lections libres, il n’y a pas eu de tricherie (…) et le peuple tunisien s’est exprimĂ©. Nous devons respecter ce suffrage ».