Le nouveau ministre de l’Enseignement supérieur, Moncef Ben Salem, est revenu, sur les ondes de la radio Express FM, sur l’affaire du sit-in à la faculté des Lettres de La Manouba.
Moncef Ben Salem a rappelé que chaque étudiant doit pouvoir être identifiable à l’intérieur de son établissement, mais il a aussi minimisé ce qui se passe à La Manouba, accusant les médias d’avoir dramatisé la situation. Selon ces dires, enregistrés ce matin par la radio, « il s’agit d’une soixantaine de cas de niqab. Il y a seulement 2 filles (à la faculté de La Manouba) qui le portent. Il ne faut pas amplifier le problème». Et il ajoute : « J’accuse franchement les médias d’avoir été les premiers à amplifier ce problème et d’en avoir fait grand bruit ».
Ainsi, après Ghannouchi, Jebali et Dilou, un autre « ténor » de la clique des nahdhaouistes pointe du doigt les médias, le catalyseur des maux que connaît la Tunisie.
Rappelons que, depuis le 28 novembre dernier, des sit-inneurs, réclamant le droit des porteuses du niqab d’assister aux cours et de passer les examens, paralysent la faculté de La Manouba, qui vit une situation de blocage jusqu’à aujourd’hui.
Rappelons aussi que le Doyen, Habib Kazdaghli, avait envoyé le 27 décembre dernier, deux lettres urgentes, restées sans réponse. La première à l’intention du ministère de l’Intérieur et la deuxième adressée à Moncef Ben Salem. Habib Kazdaghli n’avait reçu une réponse que suite à l’intéressement des médias pour l’affaire. Trois jours plus tard, les membres du conseil scientifique de ladite fac et du syndicat de l’enseignement supérieur se sont réunis avec le ministre de l’Enseignement supérieur. Ce dernier, leur a promis l’évacuation, d’une manière pacifique, des sit-inneurs étrangers à la faculté afin que celle-ci rouvre ses portes dès le 2 janvier.
Mais à ce jour, rien n’est encore fait, le ministre de l’Enseignement supérieur n’a fait que réaffirmer sa position. Sur les ondes de la radio, Ben Salem dit que la Police ne reviendra pas à la faculté et que le litige qui s’y passe est un problème interne qui sera résolu pacifiquement.
Par ailleurs, Moncef Ben Salem a évoqué d’autres problèmes qui le préoccupent comme la question de l’orientation universitaire, ainsi que le système LMD qui, selon le ministre, n’est pas spécialement adapté aux besoins du marché du travail.