Suite aux multiples agressions dont ont été victimes des habitants de Sejnane (gouvernorat de Bizerte), la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme est allée rendre visite à cette localité pour établir un rapport détaillé sur ce qui s’y passe.
En attendant ce rapport, dont la publication est prévue pour vendredi prochain, le président de la LTDH, Abdessatar Ben Moussa, a livré à Mosaique FM, un aperçu des différents dépassements enregistrés.
Auparavant, plusieurs vidéos ont fait le tour du web montrant des habitants de Sejnane agressés, comme celle d’un homme dont le bras est couvert de pansements.
Selon Ben Moussa, le plus inquiétant à Sejnane est l’absence complète des autorités de l’État. Le président de la LTDH donne pour exemple l’absence de tout responsable de la délégation de Sejnane, qui pourrait donner plus de détails sur ce qui se passe. La police est aussi quasi-inexistante. Seulement 4 policiers dans toute la localité de Sejnane, d’où une insécurité totale.
Ceci n’empêche que la LTDH a réuni plusieurs témoignages des habitants de Sejnane. Ces derniers dénoncent certaines agressions commises par des Salafistes, comme un homme aux doigts fracassés ou d’autres portant des traces de violence physique. Concernant les salafistes, ils se sont d’ailleurs réfugiés dans la montagne lors de la visite des membres de la LTDH.
Abdessatar Ben Moussa raconte aussi sa rencontre avec le président du bureau local d’Ennahdha qui lui aurait reproché, au départ, d’avoir ramené la presse avec lui avant de lui signifier que les salafistes sont victimes de machinations et de provocations de la part de certains habitants de la région.
Le président de la LTDH s’est ensuite dirigé vers le local de la solidarité sociale. Un local d’une taille énorme, accessible à quiconque, sans aucune surveillance et qui pourrait représenter un lieu propice à beaucoup de dépassements (viol, alcool, etc..). Ben Moussa est resté pantois devant la passivité des hauts responsables de l’État, lesquels ont laissé un tel endroit à la portée de n’importe qui.
Parmi les témoignages recueillis par la LTDH, on relève le cas d’un homme ayant arrêté de faire la prière et qui a été menacé par ce groupe d’individus. Une autre femme, elle, a dénoncé le fait que son fils ait été harcelé quotidiennement par ces personnes.
Un autre témoignage, celui d’une femme, dit, par contre, du bien de ce groupe de gens, déclarant que ses bijoux ont été volés et que ces personnes-là lui ont rendu son bien. Ces hommes font donc appliquer la loi. Mais de quel droit ?
Interviewé hier par Shems FM, le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Hichem Meddeb, a affirmé que plusieurs plaintes, pour agression, ont été déposées par des habitants de Sejnane. Il a néanmoins refusé de qualifier ce groupe de salafistes, en insistant sur le fait que « nul n’est au dessus de la loi qu’importe son orientation idéologique ».