L’Union Patriotique Libre, le Parti de Slim Riahi, qui dispose d’un représentant au sein de la Constituante, et apparemment de quelques transfuges de la liste d’El Aridhaa, vient de dire son avis sur la possible insertion de la Chariaa dans la constitution en préparation actuellement au sein de l’Assemblée Constituante. Elle considère qu’elle pourrait servir en tant que « référence dans l’élaboration de la nouvelle Constitution » tout en précisant que les futurs textes législatifs devraient reposer sur la doctrine « Malikite » ainsi que sur l’Ijtihad de l’École de la Zitouna.
Par ailleurs, l’UPL estime que la référence à la Chariaa ne peut être considérée comme une source de peur ou une menace pour les acquis de la modernité, de la démocratie et des droits humains.
Cette annonce d’une formation politique qui s’était présentée, lors de la campagne électorale comme étant favorable à un État civil, pour la consécration des droits de l’homme et d’une démocratie libérale en faveur de la référence à la Chariaa, est assez surprenante en soi. En effet, cette référence à la Chariaa comme source pour la nouvelle Constitution pourrait être contradictoire avec l’État civil et préparer le terrain à l’instauration d’un État religieux qui ne peut, en aucune façon, être en symbiose avec l’universalité des droits humains, les droits de la femme ou un régime démocratique fondé sur le pluralisme avec ce que cela suppose comme élections libres et alternance au pouvoir.
Le Parti de Slim Riahi se découvre ainsi une nouvelle conscience religieuse alors qu’il s’était présenté comme le Champion de la critique du discours religieux et plutôt favorable à la séparation du politique et du religieux.
Une attitude opportuniste qui correspondrait peut être aux idéaux des nouvelles « recrues » du parti, mais qui ne peut avoir aucun impact