La présidence de la République vient d’émettre un communiqué selon lequel le président Moncef Marzouki a refusé de signer deux projets de loi relatifs à la majoration des droits de tirage de la Tunisie dans le Fonds monétaire international à hauteur de 258,7 millions DT. Et ce, en attendant d’examiner le projet de loi proposé par des députés concernant la situation de la dette de la Tunisie des bailleurs de fonds étrangers. Cette décision pourrait mettre la Tunisie dans une mauvaise posture au niveau international dans la mesure où les deux projets de loi concernent la ratification d’engagement à l’égard des instances monétaires mondiales.
Cette attitude n’est pas la première du genre dans l’histoire des « révolutions ». C’est ainsi que l’Argentine, en 1992, a pris la décision de ne pas honorer une partie de ses dettes. Ce qui lui a valu des mesures restrictives en guise de sanction de la part de la communauté internationale, suivie d’une crise systémique aiguë qui a touché toute la place financière dans ce pays.
Revenons au communiqué de la Présidence, l’intitulé choisi pour l’introduire est évocateur : « Le Président de la République refuse de signer… ».
Ce communiqué, dans le contexte politique actuel sur fond d’extradition de Baghdadi, vient effectivement conforter certains avis circulant avec acuité laissant croire que Marzouki tente de convaincre, et se convaincre, qu’il dispose d’un pouvoir effectif. Toujours est-il que bon nombre d’observateurs n’ont pas manqué de se poser les deux questions suivantes, celle de savoir, d’abord, où veut-il en venir, le Président, essentiellement à la suite des deux communiqués émis ce matin, et surtout, ensuite, où va-t-il s’arrêter…
Rappelons que ce matin, un premier communiqué émanant de la Présidence faisant état de limogeage de Mustapha Kamel Nabli, le gouverneur de la Banque centrale tunisienne.