L’épée de Damoclès qui plane sur les acquis de femme à travers l’article 27 a été invoqué hier vendredi 10 août lors d’une conférence de presse organisée par « Nidaa Tounes » à l’occasion de la création du comité « Femmes et égalité ».
Cette conférence a été rehaussée par la présence de Béji Caïd Essebsi, fondateur de « Nidaa Tounes ». L’ancien premier ministre ne pouvait pas ne pas revenir sur la polémique autour du statut de la femme. Il a tenu à exprimer son attachement aux acquis de trois générations de femmes qui ont œuvré de façon significative au progrès de la société moderne tunisienne. A ses yeux l’émancipation et l’évolution remarquable de la femme tunisienne, uniques dans le monde arabe, on les doit essentiellement à deux grandes figures de l’histoire du pays que sont Taher Haddad et Habib Bourguiba. Ne faudrait-il pas leur rendre hommage ?
Sur la question de la complémentarité de femme par rapport à l’homme, question alimentant la controverse, BCE ne s’est pas empêché de qualifier le projet qui vise le statut de la femme de « rétrograde », n’hésitant pas à remettre en question la culture religieuse et les connaissances coraniques de ceux qui soutiennent cette proposition inhérente à la complémentarité de la femme. Rien ne peut alors justifier ces acquis sui sont selon lui intouchables.
L’intervention de l’ancien premier ministre aura été ponctuée par quelques observations sur l’actualité chaude à Sidi Bouzid. S’il se veut solidaire de la population de cette région dont il comprend les revendications, BCE condamne les attaques contre les institutions de l’Etat, et considère les moyens de répression utilisés par les forces de l’ordre excessifs et disproportionnés.
Enfin, BCE n’a pas laissé cette opportunité pour rappeler et réitérer son ambition non de prendre le pouvoir mais de collaborer à sortir le pays de la phase critique qu’elle traverse.