Dans une déclaration accordée à Mosaïque FM, Lotfi Touati, le directeur général imposé à Dar Essabah, a rejeté en bloc l’accusation proféré à son encontre, celle d’avoir percuté volontairement le journaliste Khalil Hannachi avec son véhicule. Il a prétendu que ce dernier s’est jeté sur la voiture pour l’empêcher de quitter les lieux et l’obliger à s’arrêter. Il a ajouté que des témoins ont assisté à la scène et sont disposés à fournir leur témoignage.
Parmi ces témoins, il a cité deux membres du Conseil d’administration dont il est le patron en l’occurrence, MM. Raouf Cheikhrouhou et Chekir. Il a indiqué que s’il avait l’intention de le percuter, il aurait freiné brusquement.
Selon Lotfi Touati, il s’agit d’une mise en scène de la part des journalistes qui s’étaient rassemblés devant Dar ESSABAH pour l’intimider et obliger Lotif Touati à démissionner. A ce titre, il a allégué que le journaliste, Khalil Hannachi, est en bonne santé et qu’il n’a subi aucune blessure. Or et d’après Mongi Khadhraoui, membre du syndicat national des journalistes tunisiens, le journaliste en question serait dans un état critique; et cela d’après les médecins. Sa situation sur le plan sanitaire se décidera dans 48 heures.
Mongi Khadhdraoui, qui a été aujourd’hui l’invité du Journal de la 2ème chaîne nationale, a rejeté la responsabilité du drame sur les autorités dont la décision irréfléchie a été à l’origine des tensions et des conflits qui règnent au sein de l’institution. Il a rappelé que Lotfi Touati, qui a travaillé auparavant au sein de la police sous le règne de Ben Ali, ne peut pas être à la tête d’un média aussi prestigieux que Dar ESSABAH.
Tout de suite après l’accident, Lotfi Touati a fait savoir qu’il s’est rendu au poste de police non pas pour déclarer l’accident, comme le stipule la loi afin d’éviter de s’exposer au risque de délit de fuite, mais pour déposer une plainte contre sa victime. Il n’a pas précisé l’objet de cette plainte, mais en évoquant les dégâts occasionnés à son véhicule, il semble avoir l’intention de poursuivre le journaliste Khalil Chammam pour atteinte à la propriété d’autrui.
Entre cette version et celle qui a fait le tour des médias et des réseaux sociaux, les divergences ne seront tranchées que suite à une enquête judiciaire en bonne et due forme qui s’appuierait sur les déclarations des uns et des autres, des témoignages sérieux et non récusables et les conclusions de la police judiciaire.