L’entretien, hier le 7 novembre, entre Beji Caied Essebsi et le ministre français des affaires étrangères qui a duré 40 minutes, a dominé la visite effectuée par le Président de Nidaa en France pour rencontrer ses partisans dans l’hexagone. Cette visite a été évoquée avec certaines réserves par une partie de la presse française qui y a vu un écart de conduite de la part du chef de la diplomatie française en recevant officiellement une personnalité n’ayant pas la qualité requise pour être traité au rang des officiels.
En Tunisie, certains membres de la Troïka considèrent que cette visite est une manière de courtiser la France et de solliciter son appui pour les prochaines échéances. Dans un débat télévisé présenté hier soir, le 8 novembre, sur Attounisia, Mme Samia Abbou a interprété la visite comme étant une occasion pour Beji Caied Essebsi de discréditer le Parti islamiste au pouvoir et de proposer le retour au totalitarisme longtemps soutenu par la France pour protéger ses frontières et ses intérêts. En réplique à cette remarque, Slaheddine Jourchi qui participe à la même émission a dit qu’il ne faut pas exagérer l’événement et s’empresser à tirer des conclusions aussi dangereuses.
Intervenant dans une interview diffusée jeudi, 8 novembre, sur France 24, Beji Caied ESSEBSI a démenti toutes les suppositions et les extrapolations suscitées par l’entretien qu’il a eu avec Fabius en présence Taieb Baccouche, secrétaire général de Nida Tounes.
En réponse à la question qui lui a été posée à ce sujet, il a indiqué que le but de cet entretien n’était pas de dénoncer la politique d’Ennahdha ni de quémander le soutien des Français et qu’à la base, le but principal de sa visite en France était d’entrer en contact avec les adhérents de Nida Tounes domiciliés en France. Tout juste, il a profité de son passage dans ce pays pour demander à être reçu par le ministre des Affaires étrangères qu’il connaît depuis de longues dates et qui a connu un parcours politique analogue au sien en occupant les fonctions de premier ministre, de ministre des Finances et de président de l’Assemblée nationale. Au cours de cet entretien qui a porté sur l’actualité dans le monde, il a évité de parler de la situation politique en Tunisie qui représente une affaire intérieure.