Officiellement, la révolution tunisienne qui a précipité la chute de Zine El Abidine Ben Ali est baptisée «Révolution de la liberté et de la dignité : 17 décembre 2010-14 janvier 2011».
Cette appellation est intervenue hier, mercredi 19 décembre 2012, sous la coupole de l’ANC en vertu d’un décret-loi n°97 relatif au dédommagement des blessés et des familles des martyrs de la révolution. L’article a été voté avec 124 voix pour, 4 contre et 9 abstentions.
Il aura donc fallu attendre presque une année pour que les constituants daignent se pencher sur ce dossier et décider d’un baptême dont les tenants et les aboutissants ne sont pas dépourvus d’un certain populisme. Un populisme aux allures d’un clin d’œil à toux ceux qui depuis plus d’un an entendent fixer la date de la révolution au 17 décembre 2010 et non au 14 janvier 2011.
Décidée seulement deux jours après la commémoration du déclenchement de la révolution ponctuée par des jets de pierre lancés aux Présidents de la République et de l’ANC, ce baptême révèle pour le moins la volonté des constituants de ménager la chèvre et le chou.
Un baptême qui, en tout état de cause dissimule mal des visées électoralistes d’une Troïka mal en point en proie à un désamour et à une désapprobation qui ne souffrent aucune contestation.