L’attaque terroriste qui s’est soldée par la mort de 8 commandos de l’Armée nationale, massacrés alors qu’ils étaient en mission, a bouleversé les Tunisiens encore sous le choc des images atroces vues. Nous avons contacté notre correspondant à Kasserine,Chady Gharsalli, pour de plus amples détails sur ce qui s’est passé hier alors que le président de la République assistait aux funérailles nationales des martyrs. Retour sur les deux attaques terroriste à Chaâmbi.
L’attaque terroriste a eu lieu vers 18 heures 15 minutes alors que le véhicule militaire transportait les 8 commandos de l’armée, tués dans cette attaque. Ils étaient en poste à la station d’émission de la télévision sur les hauteurs de Chaâmbi dans la région dénommée Ettal. Le véhicule a explosé sous l’effet d’une bombe dont on ne sait pas encore si elle est d’origine artisanale ou militaire. L’explosion a été suivie de tirs sur les militaires de la part des terroristes qui après les avoir tués, les ont déshabillés, leur ont pris leurs armes et les ont égorgés.
Lorsqu’un autre véhicule militaire, en patrouille dans les parages, s’est approché du théâtre de la tuerie pour intervenir, un engin a explosé à son passage causant des blessures aux quatre militaires qui étaient à bord. Un hélicoptère les a transportés de toute urgence à l’hôpital de Kasserine où ils ont reçu les premiers soins avant de pouvoir ramener le corps des martyrs.
Les habitants prennent à partie la classe politique
A l’annonce de l’attaque, les habitants ont pris d’assaut l’hôpital. Tout de suite après, une manifestation spontanée a sillonné les artères de la ville appelant à chasser de la région tous les partis politiques, de gauche comme de droite. Accusée d’avoir délaissé la ville et les régions frontalières exposées au danger terroriste, la classe politique, d’après les manifestants, ne se souci que de son positionnement sur l’échiquier national au détriment de l’intérêt national et de la sécurité des citoyens.
Après la rupture du jeûne, alors que les manifestations populaires se poursuivaient dans les avenues et rues de Kasserine et de sa banlieue, une manifestation a été organisée par les partisans du Front Populaire, appelant au renversement du régime et des institutions. Des affrontements ont eu lieu entre les manifestants des deux camps ce qui a nécessité l’intervention des forces de l’ordre pour les séparer. Outre l’affrontement entre manifestants, il a été enregistré le saccage du bureau local d’Ennahdha à la Cité Ezzouhour et une tentative d’attaque du bureau régional du mouvement au centre ville.
Les avions de chasse remplacent les hélicoptères
La situation restait encore tendue ce matin. Les familles des victimes sont venues pour prendre part aux funérailles nationales à la caserne de Kasserine en présence du président de la République et des cadres de l’état-major de l’armée. Funérailles qui viennent de s’achever.
Sur le terrain, la zone est ratissée par des avions de chasse avec l’arrivée en renfort de plusieurs unités militaires. La coordination avec l’armée algérienne va consister à encercler la zone de l’autre côté de la frontière et avec éventuellement une frappe aérienne. Certains y ont vu un prélude à une attaque d’envergure et n’excluent pas le bombardement de la zone. Des mesures ont été prises pour empêcher la fuite des terroristes vers ville.