Le sit-in du Bardo a été rapidement démantelé et, clairement, pour les autorités, il n’est pas question qu’il prenne l’importance de ceux qui ont fait basculer la Tunisie, à la Kasbah.
Devons-nous parler d’ailleurs de Bardo I ou de Bardo II ? En effet, la violence de la répression était en plusieurs points similaires à ce qui s’est passé à la Kasbah en 2011 pour «dégager» le premier sit-in.
Clin d’œil de l’histoire, au Bardo, se font face ceux qui étaient ensemble à la Kasbah ! Plus intéressant encore, ce sont ceux qui, ensemble, demandaient une nouvelle constitution en 2011, qui exigent aujourd’hui pour les uns de revenir à la case départ et pour les autres (qui sont au pouvoir) de maintenir le statu quo.
Inaudible, l’opposition hausse ainsi le ton et tourne le dos à la chambre pour se ressourcer auprès du pays réel qui cherche désespérément à retrouver le souffle perdu de la révolution.
Quant au pays légitime, il continue à s’arcbouter dur une légitimité remise en question depuis octobre 2012 mais dont les tenants au pouvoir feignent de ne pas le savoir.
Un face à face entre deux Tunisies, l’une au pouvoir et qui compte bien s’y maintenir et l’autre dans l’opposition qui sort résolument du corset imposé par les débats stériles et biaisés de l’ANC.