En 2014, le déficit budgétaire de la Tunisie a atteint 20% des charges de fonctionnement et d’investissement de l’Etat. Ce chiffre représente près de 7% du PIB de la Tunisie.
Devant ce constat alarmant pour l’économie tunisienne, le Fonds monétaire international (FMI) et aussi la Banque mondiale ne laissent plus tellement le choix à la Tunisie.
Pour ne pas rompre ses grands équilibres et ne pas mettre en jeu sa solvabilité sur les places financières internationales, le prochain gouvernement tunisien devra adopter une politique d’austérité et relancer l’économie.
Selon le FMI, ce ne sera possible qu’en supprimant la compensation du carburant ainsi que d’autres subventions. Ce diktat va rogner la marge de manœuvre du prochain gouvernement qui risque de se retrouver avec une crise sociale à l’ampleur inédite.
Le ministre des Finances Elyes Fakhfakh avait déjà averti en septembre dernier. Selon lui, le système des subventions de la Caisse générale de compensation doit être révisé sachant qu’un tiers de ces subventions concerne les produits élémentaires, alors que deux tiers touchent les énergies.
En outre, ces injonctions du FMI interviennent sur fond d’une loi de finances prônant une imposition tous azimuts et porteuse de probables mouvements sociaux.
Très étroite, la marge de manœuvre du gouvernement Jomaa risque de se rétrécir comme peau de chagrin devant la multiplication des écueils économiques et politiques. Comme quoi, la sortie de crise n’est pas pour demain dans un contexte global où les indépendances nationales deviennent un concept relatif devant la toute-puissance des grands argentiers de la planète…