L’idée de maintenir certains ministres du gouvernement d’Ali Laârayedh dans celui de Mehdi Jomaa va bon train. L’investiture du prochain chef du gouvernement aurait même lieu ce jeudi 9 janvier, selon Bouali Mbarki, vice-président de l’UGTT, invité sur la radio Shems FM.
D’un autre côté et bien que le Quartette, et à sa tête l’UGTT, préfère laisser la liberté exclusive à Mehdi Jomaa pour composer son gouvernement, la centrale syndicale semble vouloir accompagner le futur Premier ministre dans ses choix, sans pour autant les contester.
Le nouveau chef du gouvernement tiendrait à avoir dans son équipe certains «alliés». On pense notamment à Nidhal Ouerfelli, secrétaire d’Etat chargé de l’Energie et des mines qui pourrait prendre la place de Mehdi Jomaa à la tête du ministère de l’Industrie.
Mais dans une interview accordée au quotidien Al Maghreb, parue samedi dernier, le porte-parole du parti Al Massar, Samir Taieb a «dénoncé», à la suite de son entretien avec le prochain chef de gouvernement, outre le nom de Ouerfelli, trois autres ministres actuels qui pourraient «survivre», à savoir, l’actuel ministre de l’Equipement Mohamed Salmane, Mongi Zarrouk, ministre des Technologies de la communication et bien évidemment Lotfi Ben Jeddou, ministre de l’Intérieur qui seraient inamovibles. Et on voit mal ce trio tomber du tamis de l’ex-ministre de l’Industrie.
Plutôt discrets et préférant le travail dans l’ombre, Zarrouk et Salmane possèdent l’appui de Mehdi Jomaa pour continuer l’aventure à la tête de leur ministère, bien que l’aversion pour toute l’équipe composant le gouvernement Laârayedh soit partagée par tous les partis, notamment ceux de l’opposition.
Déjà hostiles à l’idée de reconduire un ministre «pro-nahdhaoui» (Jomaa), on voit mal des partis comme le Front Populaire accepter l’idée de prolonger la vie de ministres d’un gouvernement «déchu» et qui a «échoué», prolonger leur bail dans la nouvelle équipe gouvernementale.
Néanmoins, la «pilule» Ben Jeddou pourrait être avalée par l’opposition. L’homme bénéficie et de la confiance de la troïka et d’un vécu plutôt «prometteur» à défaut d’être reluisant. Mais aussi d’une situation sécuritaire qui ne supporte pas un remaniement qui risque d’embrouiller pistes et méthodes de travail.
Tout comme l’actuel gouverneur de la Banque Centrale, Chedly Ayari. Lui, il bénéficie, malgré une situation financière et monétaire qui flirte avec la banqueroute, de la confiance de tous. L’homme a réussi en l’espace d’un an et demi depuis sa nomination à mettre la classe politique d’accord sur le travail accompli à la tête de la BCT. D’après des sources dignes de foi, l’ex-ministre de l’Economie sous Bourguiba dans les années 70, restera en place.