Les blogueurs, activistes et cyberactivistes commémorent comme chaque année la disparition de Zouhair Yahyaoui, premier martyr cyberactiviste de la Tunisie et du monde arabe.
A cette occasion, les amis de feu Zouhair alias «Ettounsi» organisent une rencontre au hacker space «404lab» à l’Agence Tunisienne d’Internet.
Ce même endroit qui opérait, à l’ère de Zaba, les opérations de censure et de surveillance, rend hommage à Zouhair Yahyaoui et à travers lui à toute une génération de militants qui ont contribué à la révolution de la dignité et de la liberté.
Par cette rencontre, les blogueurs et activistes, rendent hommage à un jeune tunisien qui a sacrifié sa vie pour le combat de la liberté d’expression et des Droits de l’Homme en Tunisie. Par cette même occasion, les participants rappellent les dangers qui guettent les libertés numériques et la liberté d’expression en général à travers, entre autres, la nouvelle Agence Tunisienne des Télécommunications.
Cette agence destinée à contrôler les cybernautes, sous le prétexte de la lutte contre la cybercriminalité, sera bientôt le nouveau «Ammar 404» de la Tunisie.
Rappelons que Zouhair Yahyaoui, décédé le 13 mars 2005, a connu un succès énorme grâce à ses écrits en dialecte sur le journal en ligne Tunezine. Il a été arrêté le 4 juin 2002, pour ses écrits qui dénonçaient la censure et les difficultés des journalistes tunisiens.
Le 10 juillet de la même année, la Cour d’appel de Tunis le condamnait à une peine de deux ans de prison. Après torture physique, morale et privation de ses courriers et son journal intime, Zouhair bénéficie d’une libération conditionnelle, le 8 novembre 2003, suite à des pressions internationales.
Zouhair est devenu l’un des symboles de la liberté d’expression non seulement en Tunisie, mais aussi dans le monde entier. Le 19 juin 2003, il était honoré du premier prix Cyberliberté de Reporters Sans Frontières – Globnet. Il est décédé à l’âge de 37 ans d’une crise cardiaque.
Blogueurs, activistes, cyberactivistes et société civile expriment, en cette journée mémorable, leur volonté de continuer le combat d’Ettounsi qu’est la protection de la liberté d’expression en Tunisie sans conditions, ni contrôle ni censure masquée.