L’Algérie lancera, l’année prochaine, un grand transfert d’eau du sud vers la région des Hauts Plateaux. La source de ce transfert sera la nappe albienne, le plus grand réservoir d’eau douce souterraine au monde, avec près de 40.000 milliards de mètres cube, contenus dans une large nappe partagée entre l’Algérie, la Libye et la Tunisie.
Interviewé par une radio algérienne, le ministre algérien des Ressources en eau, Hocine Necib, a précisé que 70% de la superficie de cette nappe se trouve en Algérie, contre 20% en Libye, et 10% en Tunisie. Se félicitant de la gestion tripartite de cette immense ressource, Necib a expliqué que l’Algérie n’exploite que la moitié de son quota annule de cinq milliards de mètres cubes, prévus par l’accord d’exploitation signé entre ces trois pays.
Avec les grands projets de développement qui seront lancés dans la région des Hauts Plateaux, la consommation algérienne augmentera significativement. «A l’horizon 2040, une dizaine de transferts d’envergure seront graduellement réalisés», a indiqué le site Maghreb Emergent.
En effet, l’Etat algérien prévoit un grand plan d’aménagement pour développer la région des Hauts plateaux avec notamment, l’encouragement de l’agriculture, la construction de villes nouvelles et d’une nouvelle autoroute.
Source fragile et non renouvelable, cette nappe risque toutefois d’être touchée par la volonté de l’Algérie d’exploiter le gaz de schiste. Le ministre algérien de l’Energie et des Mines, Youssef Youssfi a déclaré, ainsi, fin février 2014, que «l’Algérie est classée au troisième rang mondial en termes de possession d’hydrocarbures non conventionnels», c’est-à-dire, en pétrole et gaz de schiste, entre autres. L’exploitation du gaz de schiste est autorisée en Algérie depuis la révision de la loi sur les hydrocarbures en mars 2013.
Néanmoins, plusieurs associations écologistes s’opposent à l’exploitation de cette nouvelle source d’énergie étant donné les menaces de contamination qu’elles représentent sur l’environnement et les ressources en eau, particulièrement la nappe albienne, richesse partagée entre trois pays du Maghreb.
Malgré les promesses, faites par Youssef Youssfi, d’une exploitation «dans le strict respect de la réglementation en matière de protection des aquifères et de l’environnement», une menace pèse sérieusement sur les ressources en eau d’un pays constamment victime de la sécheresse tel que la Tunisie, et qui voit le spectre de la pénurie se profiler d’ici une dizaine d’années, d’après l’Organisation des Nations Unies (ONU).