En visite, hier, dans la zone militaire fermée du Djebel Châambi, le président provisoire de la République, Moncef Marzouki, a promis aux djihadistes n’ayant pas de sang sur les mains une amnistie.
«Nous avons décidé au dernier Conseil de sécurité qu’il y aura une loi d’amnistie et de réconciliation pour ceux qui n’ont pas les mains salies par le sang», a déclaré Marzouki, qui n’a pas donné davantage de précisions sur les contours de cette loi, ni sur la date de sa présentation à l’Assemblée nationale.
«Ceux-là ont encore une place au sein de notre peuple […], a souligné Marzouki. Nous voulons ouvrir la porte de la conciliation et de la réconciliation pour ceux qui abandonnent leurs armes et retournent dans les bras de la patrie […] Laissez vos armes, descendez (de la montagne) et revenez à votre peuple».
Cette déclaration de Marzouki rejoint celle de Ridha Sfar, ministre délégué chargé de la Sécurité. Ce dernier avait annoncé, le 3 avril 2014, une mesure exceptionnelle qui concernera chaque djihadiste tunisien parti combattre en Syrie, à travers la Libye ou l’Europe via des réseaux clandestins.
Ridha Sfar avait indiqué que tout «djihadiste tunisien ayant décidé de sa propre personne de retourner en Tunisie, de rejoindre sa famille, de retrouver une vie normale et n’ayant pas du sang sur les mains, ne sera pas poursuivi et pourra rentrer chez lui».
La loi n°2003-75 du 10 décembre 2003 relative au soutien des efforts internationaux de lutte contre le terrorisme et à la répression du blanchiment d’argent, plus communément appelée loi antiterroriste, fixe des peines de prison lourdes pour toute personne ayant apporté une aide à des terroristes.
Qualifié de liberticide, ce texte sera bientôt remplacé par une nouvelle loi. A ce titre, la présidence du gouvernement a déposé, le 28 janvier dernier, au bureau de l’Assemblée nationale, un projet de loi relative à la lutte contre le terrorisme et interdiction de blanchiment d’argent.
(Crédit photo : carthage.tn)
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