Les marzoukiades reprennent de plus belle. A l’occasion de la journée nationale contre la torture, le président provisoire de la République, Moncef Marzouki, a prononcé un discours dans lequel il a appelé, carrément, à se méfier de l’État.«Ne croyez pas l’État, et ne lui faites pas confiance. Car l’État peut faire des erreurs, comme il peut tomber entre des mains peu sûres», a-t-il lancé, insistant, également, sur la nécessité d’avoir une société civile puissante.
L’idée est assez juste sur le fait que l’État peut mentir ou cacher des vérités, ce qui n’est pas, par ailleurs, une chose nouvelle.
Cependant, et encore une fois, c’est la manière surréelle avec laquelle Marzouki s’est exprimé qui décoiffe. Chef de l’État, ne pouvait-il pas mesurer les conséquences d’une telle déclaration publique appelant à ne pas avoir confiance en l’État ?
Ce même État au nom duquel il a présenté, aujourd’hui, des excuses aux victimes de la torture et à leurs familles durant les cinquante dernières années.
Mais de ces excuses, ne sera retenu que l’appel à se méfier de l’État. Il faut dire que la communication est un domaine impénétrable du côté de la présidence de la République.