Ridha Sfar a été auditionné publiquement, ce matin à la séance plénière de l’Assemblée nationale Constituante afin de donner des éclaircissements sur l’entrée récente de touristes israéliens en Tunisie.
Evoquant chronologiquement l’affaire des 14 touristes israéliens qui ont été interdits d’entrée, le 9 mars dernier, puis l’arrivée de 61 autres touristes israéliens qui ont débarqué au port de la Goulette pour ensuite se rendre à Djerba, Ridha Sfar, ministre délégué chargé de la Sûreté n’a pas mâché ses mots, indiquant ouvertement que ces deux affaires ont eu un fort impact qui a touché les intérêts de la Tunisie sur le plan touristique.
Cette affaire a pris beaucoup d’ampleur, selon le ministre qui a tenu à préciser qu’avant février 2012, des touristes (sans citer s’il s’agissait d’Israéliens) étaient autorisés à venir visiter la Ghriba et d’autres lieux (juifs) sans toute cette polémique.
Ridha Sfar a voulu en venir au fait que ces incidents ont été amplifiés par des parties prônant dans le secteur touristique et qui cherchent à nuire à la destination Tunisie. Sans être précis, le ministre délégué a indiqué qu’il s’agissait de «certaines parties».
Des parties plutôt étrangères, qui ont tout intérêt à ce que le flot de touristes à destination de la Tunisie soit versé vers une autre destination. Comment pourrait-on ne pas penser à la Turquie, à la Grèce ou au Maroc ?
Rappelons que la ministre du Tourisme, Amel Karboul, également sur le point d’être auditionnée, a maintes fois déclaré qu’il n’existe pas de procédures écrites, mais seulement des directives orales concernant l’entrée de touristes israéliens en Tunisie.
En mars, elle avait même précisé que «ces touristes pouvaient entrer en Tunisie munis d’un laissez-passer» suite à l’interdiction d’entrée sur le sol tunisien de 14 touristes israéliens en croisière.
Dans le cas d’Israël, qui n’a pas eu de relations diplomatiques avec la Tunisie depuis 2000, elle avait précisé que les documents nécessaires pour entrer en Tunisie sont envoyés aux visiteurs israéliens, mais en dehors d’Israël.