LIVRE | Dans son livre Pour une lecture profane des conflits [1], Georges Corm invite le lecteur, notamment les journalistes, historiens et chercheurs à revenir aux bases de l’analyse des conflits, notamment ceux au Moyen-Orient, depuis la fin de la guerre froide.
« Une politologie profane des conflits se doit de passer en revue tous les facteurs qui ont pu donner naissance au conflit. C’est ce que l’on appelle l’analyse multifactorielle, qui décline les causes démographiques, géographiques, économiques, politiques, historiques, idéologiques et culturelles ayant structuré un conflit. »
L’économiste et historien explique que dans l’identification de ces facteurs, le religieux ou l’ethnique ou ce que l’on nomme les « valeurs » ne sont qu’un sous-produit de l’un des facteurs, celui de la culture ou de la civilisation, « lequel d’ailleurs n’est jamais que l’habillage des autres causes majeures du conflit ».
D’après Corm, les causes économiques sont aujourd’hui celles qui sont les moins analysées. Outre l’exubérance ou le déclin démographique, qui serait l’ une des causes majeures de guerres et de conflits.
[quote_box_center]Dans le premier des cas, si l’augmentation des ressources disponibles pour une population ne suit pas celle de la multiplication des hommes et si le territoire est trop étroit, la tentation de la conquête externe ou de la mainmise sur les ressources d’autres peuples devient irrésistible. [/quote_box_center]
L’historien analyse également la puissance des représentations médiatiques et académiques, la manipulation de la mémoire et de l’histoire. Un livre à lire, sans aucun doute.
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[1] Editions La Découverte, Paris, 2012.