« Ennahdha ne soutiendra pas une personnalité qui la considère comme un ennemi, et ne lui donnera pas sa confiance au parlement », a déclaré ce dimanche 4 janvier au site AfricaGateNews Ajmi Lourimi, membre du bureau exécutif et ex-porte parole du parti islamiste, à propos du prochain chef du gouvernement.
Le prochain chef du gouvernement doit être choisi par le parti vainqueur aux élections législatives du 26 octobre dernier, Nidaa Tounes, dont les députés sont depuis hier, samedi 3 janvier, réunis en congrès fermé à Hammamet.
Le chef de gouvernement qu’ils choisiront doit être chargé par le président de la République au plus tard demain, lundi 5 janvier, de former un gouvernement, comme l’impose la Constitution.
Le prochain chef du gouvernement aura besoin de 109 voix à l’Assemblée
Il devra ensuite obtenir la confiance de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) à la majorité absolue, avec au minimum de 109 voix. Or, avec ses 86 sièges, Nidaa Tounes aura besoin de 23 autres votes d’autres députés pour obtenir la confiance.
Ennahdha dispose de 69 sièges à l’ARP. L’Union patriotique libre (UPL) et Afek Tounes, qui ont soutenu ouvertement la candidature de Béji Caïd Essebsi au second tour, comptent respectivement 16 et 8 sièges. Quant au Front populaire, il a 15 élus à l’Assemblée.
Plusieurs leaders de Nidaa Tounes, à l’instar de Mohsen Marzouk et de Taïeb Baccouche, ont déjà fait savoir dans les médias que le prochain chef du gouvernement ne serait ni partisan, ni membre de Nidaa Tounes.
La réponse de Taïeb Baccouche aux craintes de Ajmi Lourimi
Dans une interview que nous avait accordée Taïeb Baccouche, le secrétaire général de Nidaa Tounes, en septembre dernier, il avait déclaré à l’adresse de Ajmi Lourimi, qui faisait part de sa déception à cause de la présence d’ « un groupe d’éradicateurs et de RCDistes » hostiles à Nahdha au sein de Nidaa :
[quote_box_center] »Dans toutes les prises de position de Nidaa Tounes et toutes les prises de position personnelles, vous ne trouverez pas un seul exemple d’attaque contre Ennahdha ni de diabolisation. […] Par contre, je suis contre leur idéologie, leur stratégie qui s’étend sur toute la mouvance des Frères musulmans. »[/quote_box_center]
Le nouveau président de la République Béji Caïd Essebsi, lorsqu’il était en campagne pour le second tour de la présidentielle, avait de son côté déclaré le 8 décembre, dans une interview à Rue89 :
« La répression systématique contre les islamistes depuis 1989 était une erreur. […] Moi, personnellement, je leur garantis leur sécurité. »