Dès 8h du matin, ce vendredi 6 février 2015, un rassemblement à la mémoire de Chokri Belaid a eu lieu devant son domicile à El-menzah VI, sur le lieu du crime. Jean-Luc Mélenchon, candidat du front de gauche à l’élection présidentielle française, s’est rendu à Tunis pour l’événement.
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« Pourvu que les assassins soient poursuivis et punis, non pas par vengeance mais pour la société puisse être purgée de ferments de violence », nous a-t-il déclaré.
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Refusant le terme même de « terrorisme », Mélenchon en expose sa vision à Webdo :
« Moi je n’accepte pas le terme terrorisme, car ces gens ne nous terroriseront pas ! Il semble qu’il y ait des points communs entre l’assassinat de Chokri Belaid et les meurtres qui ont eu lieu en France, mais nous garderons la tête froide et nous ne sombrerons pas dans ce que les assassins voudraient. »« Je pense qu’il faut savoir répliquer aux meurtres politiques par une capacité de sang froid et d’unité. Ils ne peuvent pas nous vaincre, nous sommes le nombre et des gens honnêtes et eux ils sont des lâches ! Ils frappent des gens qui ne peuvent pas se défendre, ils les frappent dans le dos, ils ne sont pas des guerriers ! », a-t-il poursuivi.
[pull_quote_center]Je voulais être à ses côtés et avec les siens le jour de cet anniversaire. L’action politique est aussi faite de fidélité aux personnes et à leurs parcours quand ils s’enchevêtrent de cette façon totale avec leur engagement militant. Tout le reste de mon séjour a été construit autour de l’évènement qu’était le rassemblement sur le lieu du crime. Mais quelle que soit l’importance de ce que j’ai fait ensuite, je veux répéter la leçon que la vie m’a apprise à ce sujet. La vie est un tout et l’action politique un parcours qui ne s’en distingue pas sinon par la splendeur des rencontres et des actes qu’elle propose. Je n’ai jamais rencontré Choukri Belaïd parce que mon rendez-vous avec lui était fixé deux jours après son assassinat. De lui j’ai donc d’abord vu la flaque de sang sur le parking de son immeuble. Puis son épouse, ses enfants et son vieux père sidérés. Deux ans après ses pas sont toujours marqués dans le sol qu’empruntent ses compatriotes. Je ne sais le dire autrement. Et moi je marchais bras dessus bras dessous avec ses camarades et sa famille des lieux du crime au centre culturel ou s’est célébré l’ouverture des commémorations, une marche pleine de slogans dont je n’ai compris que celui que j’ai appris : « Haï Haï, Choukri dima haï ». Il vit, il vit, Choukri vivra toujours ! »[/pull_quote_center]