Article 13 de la déclaration universelle des droits de l’homme. Le droit de se déplacer librement d’un endroit à l’autre, d’un pays à l’autre.
Droit potentiel en latence. Belle parole en théorie. Immigrés, clandestins, prisonniers, et non propriétaires. Un droit universel pour ceux qui peuvent s’en réjouir.
La question ne se pose même pas aux propriétaires de ce passeport vert. Manque de bol d’être concitoyen de suicidaires. Nationalité peu glamour, et appartenance peu glorieuse, par ces temps d’aliénations.
Libres au moins sommes nous de nous déplacer dans les frontières imaginaires, tracées à la hâte et aléatoirement dans ce qu’on appelle patrie. Détournant pour sûr les contrôles papiers tout aussi arbitraires qu’aléatoires.
Ton père est au courant, jeune demoiselle, que tu sors par ces temps, une nuit où il pleut ?
Oui, monsieur l’agent. Faites vite j’ai à faire.
Scène surréelle, psychédélique, dans le monde des droits de la femme, consentante, souriante, qui attend un accord parental pour prendre un taxi.
Libres sommes nous au moins d’être piéton, à défaut de taxis qui s’arrêtent et d’agents qui arrêtent. Faire le trottoir est un droit… constitutionnel. Tant que les cafés le permettent, et les voitures mal garées…
Ça et là… commencent les errances dans les rues, l’échappant belle aux chauffards et aux terrasses installées au noir, en plein jour. Du noir blanc. Tunisie, pays de tous les gris.
Libres sommes nous dans notre pays. qu’on se restreigne, oui, mais à nous seuls. Entre « Djerbiens » tout est permis…
Sauf là bas… entre l’Avenue et rue de France… quelle chance, se tient la France… Barbelées … soldats… scène de guerre… qui dit que c’est fini le temps du colonisateur !
La statue est encerclée entre guerre de territoires et circulation. Libres au moins sommes-nous.
Heureusement, une pétition a été lancée en ligne depuis quelques jours pour « libérer » l’Avenue. Enfin… Si on y croit encore.
H.A.