L’après 14 janvier a donné libre cours à plusieurs individus et à leurs « dons » se surprenant à devenir des « leaders » d’opinion alors que rien ne les prédestinait à tenir ce rôle et à sortir de l’anonymat duquel ils n’auraient jamais dû sortir !
Ainsi on a vu fleurir des « experts » de partout, chacun y allant de son présumé « savoir » pour s’approprier une « science », dont il s’est trouvée subitement envahi ! On a vu sortir de sous terre d’illustres inconnus qui se sont arrogé rapidement un droit quasi-exclusif le « droit » de parler de sujets dont ils seraient les seuls à en connaitre les arcanes, réussissant à exploiter à la perfection la libération médiatique, pour devenir les « ambassadeurs » voire les seuls à même de nous éclairer sur toutes les disciplines de la terre !
Les « experts » politiques, les « analystes » financiers, les spécialistes « sécuritaires », les savants « juridiques et constitutionnels » occupèrent les plateaux de télévision et des radios pour nous raconter « des histoires », parfois à dormir debout.
Le vendredi nous eûmes droit à un débat sur une chaîne de télévision, Attassia pour ne pas la citer, sur un « problème » relatif aux bordels et aux maisons closes en Tunisie ! Borhène Bsaies, en tant que professionnel aguerri mais jamais innocent, probablement l’un des plus « brillants » dans son genre sur la place, nous a donc invité à réfléchir dans son émission « Houna Al Ane » sur la question avec deux invités, un docteur de sexologie, et un certain Adel Almi, présenté comme un « Cheikh » président d’un parti appelé le parti Zaytouna.
Nous n’allons pas nous attarder sur les conclusions maladroites du scientifique qui a essayé d’en justifier l’existence par des arguments pas toujours convaincants. Mais, nous voulons nous arrêter sur ce monsieur Adel Almi, qui s’est drapé, avec un rare opportunisme, et cela depuis le 14 janvier dans l’habit d’un cheikh, devenant rapidement l’un des chantres du discours religieux qui avait proliféré, et qui continue depuis cette date, à se développer d’une manière exponentielle sans qu’il n’y ait en face un autre discours rationnel ou libéral.
Si nous revenons à ce « Cheikh » présumé, et comme ils sont devenus nombreux !!!, est bien connu des Marsois. D’un marchand de légumes, et je n’ai rien contre cette corporation, il s’est muté, en un tour de main, en un véritable « apôtre », en « prédicateur » se permettant d’attaquer les défenseurs des droits, les associations de défense des droits de l’homme, en prenant à témoin tout le peuple tunisien.
Il a fait du discours religieux son cheval de bataille défendant entre autres la polygamie ou appelant à l’abrogation de l’adoption, un point commun à tous les Islamistes, bec et ongles dehors !
Décidément, la « révolution » du 14 janvier a inspiré de nombreux personnages, des charlatans qui ont réussi à s’octroyer une place au soleil, devenant des hommes publics à la langue bien pendue et sans aucune retenue, ni pudeur…
L.L.